DEFORESTATION/forêt classée du Cavally : WCF, NOFNA et des organisations de défense tirent la sonnette d’alarme !

 Jusqu’à là, épargnée par le phénomène de la destruction des forêts, la forêt classée Cavally est entrain de connaitre depuis un moment le même sort qu’a connu les autres forêts disparues. Elle a déjà perdu 33% de son couvert forestier soit 21 186 hectares sur 64 200 hectares délimités. En tous cas, c’est l’information principale dévoilée mercredi 29 janvier 2019 à l’Institut français d’Abidjan Plateau à travers une projection d’un documentaire intitulé :’’ « forêt en voie d’extinction, l’espoir de l’observation indépendante que sont les ONG ». Ce film a montré le combat de la Wild Chimpanzee Foundation (WCF), de Notre Forêt, Notre Avenir (NOFNA) et des communautés locales pour sauver l’une des dernières forêts (Cavally) de Côte d’Ivoire, la forêt classée du Cavally. A travers l’approche de l’observation indépendante, de jeunes riverains courageux et des ONG ivoiriennes ont décidé de s’associer à la WCF aux côtés de la SODEFOR pour protéger cette forêt gravement menacée. L’observation indépendante a l’aval désormais du code forestier dans le pays. Elle permet à court et longs termes d’éviter les conflits d’intérêts entre exploitants forestiers et les organismes de contrôle. Pour ce qui ressort du film projeté, c’est que la cause principale est la destruction exponentielle de la forêt à des fins agricoles notamment la création non autorisée de plantations de cacao. Aussi, l’exploitation illégale du bois, le charbon, non-respect des textes règlementaires etc. Et ce n’est pas tout, à côté de ces causes, s’ajoutent d’une part l’avènement des bandes armées sans scrupule qui vendent illégalement des parcelles de terres, et d’autre part les occupations anarchiques qui sont un poison pour la forêt du Cavally. Toujours selon les ONG présentent dans cette zone, près de 7000 planteurs illégaux sont partis suite à une campagne de sensibilisation de la SODEFOR et de WCF démontrant ainsi l’ampleur de l’occupation de la forêt du Cavally.

les pannelistes debant apres la projection du film documentaire

La déforestation en Côte d’Ivoire devient de plus en plus une bien malencontreuse réalité. Le couvert forestier du pays était de 16 millions d’hectares en 1900, et 6 millions en l’an 2000 selon les chiffres publiés à cette époque par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, FAO. Mais il ne reste aujourd’hui qu’environ 2,5 millions d’hectares d’après des estimations du programme d’investissement forestier, PIF publié en 2016. Parmi les forêts restantes, on trouve la forêt classée du Cavally.

A noter que l’invité principal lors de cette projection était l’artiste engagé Doumbia Moussa Fakoly connu sous le nom d’artiste de Tiken Jah FaKoly. L’artiste, star du reggae a vivement salué l’initiative de la WCF et ses partenaires : « merci pour les efforts que vous faites pour préserver notre forêt du Cavally qui est pour moi le poumon de la Côte d’Ivoire ». Avant de renchérir « j’espère vraiment que la sensibilisation va porter…car sans forêt, nous allons plus respirer, nous aurons privés nos enfants le droit de voir des espèces sauvages protégées en voie de disparition ».

l’artiste Tiken Jah Fakoly lors de son intervention

C’est une des dernières forêt du pays abritant des espèces protégées comme les pangolins, les léopards, des chimpanzés. Alors sauvons-la, sinon cette forêt du Cavally disparaitra comme a disparu la forêt de Goin-Débé situé au nord du Cavally et qui s’est vu dépouiller de 90% de son couvert forestier du fait des planteurs de cacao.

Trafic d’espèces protégées / l’accroissement du trafic illégal de l’ivoire menace la survie de l’espèce

300.000 éléphants décimés en à peine dix ans ; soit près de 20 000 à 30 000 éléphants sont tués par année pour leurs ivoires d’après des estimations du Fonds Mondial pour la Nature (WWF). Conséquence, l’espèce ne compte plus qu’un total de 415 000 individus en Afrique, contre 3 à 5 millions au début du siècle dernier. Le déclin des éléphants est à la vitesse de l’éclair. Des pays ayant eu autrefois une forte population d’éléphants ont subi malheureusement une baisse drastique de la population de l’espèce. C’est le cas de la Tanzanie où l’effectif d’éléphants a chuté de 63% en seulement cinq ans, passant de 109 000 spécimens auparavant à un chiffre rédhibitoire de 43 000. Si les chiffres sur la Tanzanie sont interpellant ; que dire du Gabon où 80% de la population des éléphants a disparu. Rien qu’entre 2004 et 2014, ce sont 25 000 individus qui ont été abattus dans les parcs notamment, le parc de Minkébé toujours selon WWF. En Côte d’Ivoire, ce sont plus de 1139 qui ont été dénombrés dans 26 habitats selon les rapports réalisés entre 1987 et 2000. Aujourd’hui le nombre d’individu ne dépasse guère les 300 selon un rapport de l’Union International pour la Conservation de la Nature publié en 2016. D’après les ONG de protection de la faune les principaux facteurs liés à la chute de l’effectif des éléphants sont entre autres l’exploitation abusive des ressources naturelles nécessaires aux éléphants du fait de l’agriculture industrielle, des occupations anarchiques de leur habitat ; mais surtout la recrudescence du commerce illégal de l’ivoire lié à la forte demande internationale en Asie. En janvier 2018, les autorités ivoiriennes avaient démantelé un réseau sophistiqué avec la mise aux arrêts de trois trafiquants majeurs asiatiques avec près d’une demi tonne d’ivoire saisi. Dans la même année, 8,8 tonnes d’ivoire de contrebande ont fait l’objet de saisie par les douanes chinoises et singapouriennes en provenance des marchés noirs africains. Le constat est clair, le trafic est loin de s’estomper et nous conduit vers la disparition de l’espèce.

 Comment inverser la tendance ?

Pour freiner le trafic illégal de l’ivoire, les ONG de défense exhortent les gouvernants à lutter proprement contre la corruption. Aussi, s’agit-il de mettre en œuvre, et faire respecter les règles existantes déjà et lutter efficacement contre la criminalité organisée aux espèces protégées. Renforcer le partenariat mondial entre les pays d’origine, les pays de destination et de transit de l’ivoire. Mais l’un des moyens sûrs pour inverser la tendance est l’application effective des lois fauniques, sans oublier de les corser afin de répondre aux normes internationales.

Les autorités ivoiriennes veulent frapper fort en rendant l’actuelle peine moins dissuasive à plus dissuasive désormais. C’est pourquoi le Ministère des Eaux et Forêts a initié les 8 et 9 du mois d’août dernier, un atelier national d’analyse et de validation des textes sur l’avant-projet de loi relative à la faune. Avec ses partenaires, ils se sont planchés sur la révision de l’actuelle loi sur la faune. Une bonne nouvelle sans doute pour les ONG de protection d’animaux sauvages car si le projet de loi est adopté, un trafiquant d’ivoire pourrait par exemple désormais être puni d’une peine d’emprisonnement allant de 10 à 20 ans et d’une amende de 10.000.000 à 100.000.000 francs CFA ou de l’une des deux peines pour toute infraction liée à la future législation.

Le commerce illégal de défenses d’éléphant est malheureusement aujourd’hui en constante augmentation car il est lucratif. Rien qu’à lui seul, il pèse de plus 3 milliards de dollars par an avec pour principal marché, la Chine. Le commerce international de l’ivoire est déclaré illégal depuis 1989.  

Trafic d’espèces protégées/ Trois présumés trafiquants majeurs opérant dans le commerce illégal de l’ivoire mis aux arrêts.

Trois présumés trafiquants opérant dans le commerce illégal de l’ivoire ont été interpellés avec en leur possession, deux défenses d’un poids total de 31 kg ; sectionnées en quatre morceaux dans la commune de Koumassi vendredi 11 octobre 2019 au moment où ils s’apprêtaient à écouler les défenses d’un mètre chacune. L’arrestation a été possible grâce à la collaboration des éléments de l’Unité de lutte contre la Criminalité Transnationale organisée (UCT) et de la Direction de la Police Forestière et de l’Eau (DPFE), avec l’assistance technique du projet EAGLE-Côte d’Ivoire.

Les trois contrebandiers ont été arrêtés, pour flagrant délit de détention, de circulation et de la commercialisation illégale de produits fauniques. Ces présumés trafiquants sont impliqués dans un réseau criminel international très sophistiqué. Ils faisaient passer en contrebande, les ivoires d’éléphants à travers les frontières de la sous-région, notamment le Burkina où le braconnage est effectué, ensuite l’acheminement vers le marché noir asiatique via Abidjan. Mis aux arrêts, les prévenus ont été aussitôt placés en garde à vue. Ils ont été déférés au parquet du tribunal d’Abidjan-Plateau le mercredi 16 octobre 2019. S’ils sont reconnus coupables, ils risquent une peine de prison allant de 2 à 12 mois assortie d’une amende de 3000 à 300.000 FCFA. La loi faunique dans le pays est loin d’être dissuasive. Ainsi, pour la rendre plus dissuasive, le Ministère des Eaux et Forêts a organisé il y’a quelques mois un atelier national d’analyse et de validation des textes sur l’avant-projet de loi relative à la faune. Avec ses partenaires, ils se sont planchés sur la révision de ladite loi. Si le projet de loi est adopté, un trafiquant d’ivoire pourrait par exemple désormais être puni d’une peine d’emprisonnement allant de 10 à 20 ans et d’une amende de 10.000.000 à 100.000.000 francs CFA ou de l’une des deux peines pour toute infraction liée à la future législation.

les trafiquants avec leur trophée

Cette arrestation concernant le trafic de l’ivoire que réalise les autorités ivoiriennes fait suite à l’opération d’arrestation du 12 septembre dernier où deux trafiquants avaient été appréhendés. Le constat est clair, le trafic de l’ivoire ne faiblit pas. Pourtant le commerce international de l’ivoire est déclaré illégal depuis 1989, mais les populations d’éléphants d’Afrique continuent de décroître. Chaque année, 20 000 à 30 000 éléphants sont tués pour leurs ivoires, selon le Fonds Mondial pour la Nature (WWF) ; équivalent entre 50 à 80 par jour. L’espèce ne compte plus que 415 000 individus en Afrique, contre 3 à 5 millions au début du siècle dernier.  En Côte d’Ivoire, ce sont plus de 1139 qui ont été dénombrés dans 26 habitats selon les rapports réalisés entre 1987 et 2000. Aujourd’hui le nombre d’individu ne dépasse guère les 300 d’après de récentes estimations.

Trafic d’espèces protégées/ Deux présumés trafiquants majeurs opérant dans le trafic illégal de l’ivoire mis aux arrêts.

Deux présumés trafiquants opérant dans le commerce illégal de l’ivoire ont été interpellés le jeudi 12 septembre 2019 avec en leur possession, deux précieuses défenses d’éléphant. L’arrestation a été possible grâce à la collaboration des éléments de l’Unité de lutte contre la Criminalité Transnationale organisée (UCT) et de la Direction de la Police Forestière et de l’Eau (DPFE), avec l’assistance technique du projet EAGLE-Côte d’Ivoire. Ils ont été arrêtés jeudi dernier au moment où ils étaient prêts à passer à la vente de leur contrebande faunique dans la commune de Cocody.

les présumés trafiquants posant ici avec les deux défenses d’ivoire saisies

Arrêtés, pour flagrant délit de détention, de circulation et de la commercialisation illégale de produits fauniques, les prévenus ont été placés dans la foulée en garde à vue. Après quoi, ils ont été déférés au parquet du tribunal d’Abidjan-Plateau le mardi 17 septembre 2019. Si les deux contrebandiers sont reconnus coupables, ils risquent une peine de prison allant de 2 à 12 mois assortie d’une amende de 3000 à 300.000 FCFA. La loi faunique dans le pays est loin d’être dissuasive. Ainsi, pour la rendre plus dissuasive, le Ministère des Eaux et Forêts a initié les 8 et 9 du mois d’août dernier, un atelier national d’analyse et de validation des textes sur l’avant-projet de loi relative à la faune. Avec ses partenaires, ils se sont planchés sur la révision de ladite loi. Si le projet de loi est adopté, un trafiquant d’ivoire pourrait par exemple désormais être puni d’une peine d’emprisonnement allant de 10 à 20 ans et d’une amende de 10.000.000 à 100.000.000 francs CFA ou de l’une des deux peines pour toute infraction liée à la future législation.

l’un des trafiquants au moment de son arrestation

C’est la cinquième arrestation concernant le trafic de l’ivoire que réalise les autorités ivoiriennes en à peine deux ans en Côte d’Ivoire. A ce jour, ce sont 582 kg d’ivoire, et près de 300 objets sculptés en ivoire saisis.

Le commerce international de l’ivoire est déclaré illégal depuis 1989, mais les populations d’éléphants d’Afrique continuent de décroître. Chaque année, 20 000 à 30 000 éléphants sont tués pour leurs ivoires, selon le Fonds mondial pour la nature (WWF) ; équivalent entre 50 à 80 par jour. L’espèce ne compte plus que 415 000 individus en Afrique, contre 3 à 5 millions au début du siècle dernier.  En Côte d’Ivoire, ce sont plus de 1139 qui ont été dénombrés dans 26 habitats selon les rapports réalisés entre 1987 et 2000. Aujourd’hui le nombre d’individu ne dépasse guère les 300 d’après de récentes estimations. Deux grands facteurs sont considérés comme étant la cause de cette baisse drastique de l’effectif des éléphants : d’une part, l’accroissement du braconnage lié à la forte demande internationale de l’ivoire et d’autre part, l’exploitation abusive des ressources naturelles nécessaires aux éléphants du fait de l’agriculture industrielle et des occupations anarchiques de leur habitat. Le commerce illégal de défenses d’éléphant est malheureusement en constante augmentation et pèse 3 milliards de dollars (soit près de 2000 milliards de franc CFA) par an avec pour principal marché, la Chine.

Trafic d’espèces protégés : Près de 150 kg d’écailles de pangolin saisis auprès d’un couple présumé trafiquant

Un couple de trafiquant opérant dans le commerce illégal d’écailles de pangolins vient d’être mis aux arrêts avec près de 150 kg d’écailles de pangolins par les autorités ivoiriennes avec l’appui technique du projet EAGLE-Côte d’Ivoire, jeudi 29 août dernier à Agboville, région de l’Agneby Tiassa.

L’opération a été menée par des éléments de l’Unité de lutte Contre la criminalité Transnationale (UCT) et du Ministère des Eaux et Forêts avec la collaboration du projet EAGLE-Côte d’Ivoire, spécialisé dans la lutte contre le trafic d’espèces protégées. Les présumés trafiquants incitaient des braconniers à abattre massivement des pangolins et rassemblait les écailles qu’ils écoulaient illégalement sur le marché noir ivoirien et vers le marché asiatique. Le Monsieur du couple, était assisant à la direction départementale du ministère des ressources animales et halieutiques à Soubré, la région de la Nawa.

Le couple présumé posant ici devant leur trophée

Transféré au parquet d’Abidjan, mardi 3 septembre, le couple, s’il est reconnu coupable, risque une peine de 12 mois de prison ferme, assortie d’une amende allant de 3000 à 300.000 Francs CFA, selon l’article N°65-255 du 4 août 1965 relatif à la protection de la faune et à l’exercice de la chasse. Cette loi connaitra d’ailleurs dans les mois à venir, une révision avec des peines allant de 10 à 20 ans de prison ferme et d’une amende de 10.000.000 FCFA à 100.000.000 FCFA pour toute infraction concernant les espèces inscrites en annexe 1.

Le pangolin est classé en annexe 1, parmi les espèces sauvages intégralement protégées en danger d’extinction à la suite de la COP CITES 2016. Mais malgré cette interdiction, le pangolin reste l’animal sauvage protégé le plus braconné au monde entre demande de viande en Afrique, d’écailles pour des prétendus vertus thérapeutiques ou aphrodisiaques en Asie dont aucune science n’a confirmé. Pour rappel, les écailles de ce pauvre mammifère fourmilier sont constituées de kératine, la même protéine présente dans nos ongles et cheveux.  Cette arrestation est la troisième du genre dans le pays après l’opération gigantesque des 3 tonnes d’écailles de pangolin en juillet 2017, et celles de l’année 2018 où plus 700 kg d’écailles avaient été saisies par les autorités ivoirienne.