La pêche illégale

La pêche fournit nourriture et emplois et contribue au bien-être économique de nombreuses personnes à travers le monde. Avec une population mondiale qui ne cesse de croître et des pénuries alimentaires qui persistent, les produits de la pêche sont indispensables à la réalisation de la sécurité alimentaire. Malgré les efforts des états pour assurer la durabilité des ressources halieutiques, celles-ci sont mises en danger par la pêche illicite et illégale. Il est donc plus qu’urgent de la combattre.

Le poisson et les produits de la mer font partie des denrées alimentaires les plus commercialisés et consommés dans le monde. Plus de 800 millions de personnes dans le monde dépendent de la pêche comme moyen de subsistance selon le WWF.

Les produits de la mer représentent une importante source de protéines, alternative à la viande en ce qui concerne les protéines animales. Pour 1,4 milliard de personnes, ils constituent même le principal apport en protéines avec 20 % de l’alimentation totale. Ces cinquante dernières années, la consommation de produits de la mer a doublé dans le monde, passant de 10 kilos par personne en 1960 à plus de 20 kilos en 2014 par an, d’après un rapport de la FAO paru en 2016. A cela s’ajoute l’augmentation de la population mondiale qui est passée de 3 milliards en 1960 à un peu plus de 7 milliards en janvier 2020 (d’après le magazine Notre Planète Info). Ce gros appétit mondial pour les produits de la mer et la manne financière qu’elle génère attire les trafiquants qui ont pris pour cible principales les eaux des pays en voie de développement.

Dans le golfe de Guinée, selon le magazine 360 Afrique, 40 % du poisson pêché l’est de façon illicite, et l’on estime à plus de 1,3 milliard de dollars (1,2 milliard d’euros) le manque à gagner annuel pour les pays de la région. En effet, les abondantes ressources halieutiques de la zone attirent des prétendants du monde entier, prêts à traverser le globe pour venir pêcher au large des côtes d’Afrique de l’Ouest. Cette partie du continent est devenue une zone sensible pour les grands navires commerciaux venus d’Asie, de Chine principalement, mais aussi beaucoup d’Europe de l’Est, de Russie notamment.

La pêche INN a de nombreuses conséquences environnementales. En effet, elle participe à la surexploitation des océans et à la destruction des écosystèmes notamment des récifs coralliens. Elle occasionne aussi le trafic et le massacre de certaines espèces maritimes protégées car sans restriction de captures, les ressources sont exploitées au maximum, pour la plupart avec des engins de pêche destructifs qui détériorent considérablement les écosystèmes marins. Certains pêcheurs illégaux utilisent des techniques interdites (pêche aux explosifs, au poison avec des mailles de filets ne respectant souvent pas les normes requises).

Quelques fois, les pécheurs illégaux vendent directement le fruit de leur pêche sur le marché local. Il y a aussi les cas dans lesquels les pécheurs illégaux vendent directement une partie de leur pêche en mer pour éviter de payer les taxes. Cette pratique est appelée transbordement.

En plus des eaux et des côtes Africaines peu surveillées, la corruption représente aussi un élément important à la réalisation de ce trafic. La complicité de fonctionnaires permet aux navires de pêche d’agir en toute impunité en achetant des licences de pêche irrégulièrement et d’éviter d’être pénalisés en payant des dessous de table.

Les principales victimes de l’INN sont les états (pour le manque à gagner en taxes et le retard dans leur développement économique), les pêcheurs locaux dont les eaux s’appauvrissent, et les populations qui perdent leur sécurité alimentaire. Selon le WWF, les populations marines ont chuté de moitié (49%) entre 1970 et 2012.

La pêche INN est encore plus problématique qu’elle empêche les pays de bien gérer leurs stocks de produits de la mer et ainsi d’avoir une industrie durable de la pêche. Le caractère illicite de cette pêche rend difficile l’évaluation précise des prises et donc d’établissement de plans de gestion des stocks. Si rien n’est fait, ce phénomène risque de s’intensifier avec les conséquences désastreuses que nous avons évoquées.

Afin de combattre la pêche INN, les états de la région s’organisent. Cela a permis de mettre la main sur un nombre important de bateaux clandestins. En effet, de 2014 à 2020, ce sont plus d’une vingtaine d’arrestations qui ont été effectués par les gardes côtes des pays de la région. En effet, c’est en cela qu’en 2014 deux bateaux de pêche industrielle chinois ont été arraisonnés par la marine ivoirienne alors qu’ils exerçaient illégalement leur activité dans les eaux territoriales de Côte d’Ivoire a indiqué l’AFP.

L’Etat Ivoirien a pris des mesures claires concernant la pêche dans ses eaux. Il s’agit de la loi n° 2016-554 du 26 juillet 2016 relative à la pêche et à l’aquaculture abrogeant loi n° 86-478 du 1er juillet 1986, relative à la pêche. La Côte d’Ivoire a même durci sa peine pour toute personne reconnue coupable de pêche INN, allant de 1 à 5 ans et une amende allant de 50 à 300 millions de francs CFA.

Une journée internationale de lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée a été instituée chaque 5 juin depuis 2017 par les états membres de la FAO.

Un trafiquant d’ivoires mis aux arrêts à Abidjan

Un présumé trafiquant opérant dans le commerce illégal de l’ivoire a été interpellé, le 15 octobre 2020, en possession de trois statues et de neuf bracelets en ivoire. L’arrestation a été possible grâce à la collaboration des éléments de l’Unité de lutte contre la Criminalité Transnationale (UCT) et de la Direction de la Police Forestière et de l’Eau (DPFE), avec l’assistance technique du projet EAGLE-Côte d’Ivoire. Il a été arrêté jeudi dernier au moment de passer à la vente de sa contrebande faunique dans la commune d’Attécoubé.

Le suspect, vivant à Bouaké est descendu avec sa marchandise jusqu’à Abidjan afin d’effectuer sa transaction illégale. Arrêté pour flagrant délit de détention, de circulation et de la commercialisation illégale de produits fauniques, le prévenu a été placé garde à vue puis a été déféré au parquet du tribunal d’Abidjan-Plateau, le mardi 20 octobre 2020. S’il est reconnu coupable, il risque une peine de prison allant de 2 à 12 mois assortie d’une amende de 3000 à 300.000 FCFA. Des peines jugées encore trop légère par la société civile, rendent la loi faunique dans le pays peu dissuasif.
Pour y remédier, le Ministère des Eaux et Forêts procède à la révision de la loi faunique avec ses partenaires.
Si la nouvelle loi est adoptée, un trafiquant d’ivoire pourrait par exemple désormais être puni d’une peine d’emprisonnement allant de 10 à 20 ans et d’une amende de 10.000.000 à 100.000.000 francs CFA ou de l’une des deux peines pour toute infraction liée à la future législation.
Le commerce international de l’ivoire est déclaré illégal depuis 1989, mais les populations d’éléphants d’Afrique continuent de décroître. Chaque année, 20 000 à 30 000 éléphants sont tués pour leurs ivoires, selon le Fonds mondial pour la nature (WWF) ; équivalent entre 50 à 80 par jour. L’espèce ne compte plus que 415 000 individus en Afrique, contre 3 à 5 millions au début du siècle dernier. En Côte d’Ivoire, ce sont plus de 1139 qui ont été dénombrés dans 26 habitats selon les rapports réalisés entre 1987 et 2000. Aujourd’hui le nombre d’individu ne dépasse guère les 300 d’après de récentes estimations.
Deux grands facteurs sont considérés comme étant la cause de cette baisse drastique de l’effectif des éléphants : d’une part, l’accroissement du braconnage lié à la forte demande internationale de l’ivoire et d’autre part, l’exploitation abusive des ressources naturelles nécessaires aux éléphants du fait de l’agriculture industrielle et des occupations anarchiques de leur habitat. Le commerce illégal de défenses d’éléphant est malheureusement en constante augmentation et pèse 3 milliards de dollars (soit près de 2000 milliards de franc CFA) par an avec pour principal marché l’Asie du Sud Est, avec notamment la Chine et le Vietnam comme principaux acheteurs.

Trafic d’espèces protégées / Décision de Justice : le trafiquant d’ivoires sénégalais Djibril Gueye condamné.

Arrêté l’année dernière, le trafiquant d’ivoires sénégalais Djibril Gueye a été condamné à une peine maximale par Le tribunal de premier instance (TPI) d’Abidjan plateau (Côte D’ivoire) le vendredi 03 juillet 2020. Le trafic d’ivoires continue de décimer les populations d’éléphants d’Afrique.

Dans la volonté du gouvernement et la justice ivoirienne à combattre le trafic d’ivoire, le Sieur Djibril Gueye a écopé de la peine maximale prévue par la loi faunique ivoirienne numéro 65- 255 du 04 aout 1965 relative à la protection de la faune et à l’exercice de la chasse. DJIBRIL GUEYE, trafiquant d’origine sénégalaise a été jugé et reconnu coupable pour infraction à la législation relative à la protection de la faune et à l’exercice de la chasse. Il a écopé de 12 mois de prison ferme qui est la peine maximum et 500.000fcfa au titre de dommages et intérêts. Une décision obtenue grâce au soutien du Ministère des Eaux et Forêt et de L’Unité de la lutte contre la Criminalité Transnationale (UCT) et de l’ONG EAGLE-Côte d’Ivoire, structure spécialisée dans la lutte contre le trafic internationale d’espèces sauvages et qui appuie techniquement les autorités ivoiriennes à freiner le commerce illégal.

Pour rappel, le prévenu condamné avait été arrêté le samedi 16 mars 2019 à Cocody, en possession de deux statuettes sculptées à base d’ivoire. Il avait été pris en flagrant délit de détention, de circulation et de commercialisation illégale de produits fauniques, au moment de la vente, dans une opération menée à bien conjointement par les éléments du Ministère des Eaux et Forêt et de L’Unité de la lutte contre la Criminalité Transnationale (UCT) avec l’assistance technique de EAGLE-Côte d’ivoire.

Chaque année,20 000 à 30 000 éléphants sont tués pour leur ivoire, selon le Fond Mondial pour la Nature (WWF) soit 50 à 80 par jour. Toujours selon la même organisation l’espèce ne comptait plus que 415 000 individus en 2018, contre 3 à 5 millions au début du XXe siècle. En effet, l’ivoire est considéré comme un matériau de luxe, utilisé partout pour fabriquer des touches de piano, des manches de couteau, des statues qui symbolisent un statut social élevé. La plus forte demande pour ce matériau est en Asie principalement en Chine et au Vietnam. En janvier 2018, le trafiquant international vietnamien Tran Van Tu et sa bande avaient été arrêtés par EAGLE-Cote d’Ivoire en possession de 469 ,15 KG d’ivoire puis condamnés à une peine dérisoire de 12 mois de prison ferme assortie de 300 000fcfa au titre de dommages et intérêts, pour un réseau criminel qui exportait des centaines d’ivoires d’éléphants depuis des années. En 2017, le plus célèbre trafiquant de la Tanzanie, Boniface Baliango, alias « le diable » a été condamné à 12 ans de prison pour avoir supervisé le massacre de 1O OOO éléphants. Vu l’appétit mondial pour le trafic d’ivoires, la loi faunique est en cours de révision en Côte d’Ivoire et devrait revoir les peines à la hausse, entre 10 et 20 ans pour les peines de prison et 10 à 100 millions fcfa pour les amendes.

TRAFIC D’ESPECES PROTEGEES/ Journée mondiale dédiée aux espèces menacées d’extinction : Mais que reste-t-il des grands prédateurs ?

Chaque mai de l’année, a lieu la journée internationale dédiée aux espèces sauvages menacées d’extinction. Bien sûr, il serait facile d’ignorer cette journée, de ne la considérer qu’avec fatalisme ou indifférence, d’agir comme si la multiplication des disparitions d’espèces ne comptait pas. Pourtant, un fait demeure : l’homme est une espèce comme les autres. Un jour, cette journée pourrait aussi nous concerner, comme le laissent craindre les récents événements liés à l’épidémie de nouveau coronavirus. L’extinction accélérée des espèces sauvages a atteint sa vitesse de croisière. En ce mois de mai 2020, un communiqué de l’UICN (Union Internationale de la Conservation de la Nature) dévoile que 31 030 espèces sont évaluées menacées d’extinction contre 25 841 espèces menacées par rapport à la même date il ya deux ans.          

La Directrice générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO), Audrey Azoulay, revient sur les conclusions du rapport de l’IPBES. Le constat que l’on peut faire, c’est qu’à la date du 11 mai 2020, les grands prédateurs connaissent un triste sort. Les populations de Léopards comptaient plusieurs de millions d’individus il y a quelques décennies, alors qu’on ne dénombre aujourd’hui que 700 000 léopards sur tout le continent Africain.  Selon les experts environnementaux, la population de léopards a chuté de 44% entre 2012 et 2016. Les chances de sauver l’espèce d’une extinction sont donc encore saisissables ; à la condition d’étendre et d’intensifier les mesures de protection.

Le Lycaon : Au début du XXème siècle, on estime que 100 000 lycaons peuplaient le continent africain. Aujourd’hui, les effectifs de l’espèce s’élèvent à environ 5000 individus. L’espèce est classée « en danger » d’extinction par l’UICN. Ils ont quasiment disparu par exemple dans des pays comme la Tanzanie, le Mozambique. Le chien sauvage d’Afrique a été victime d’une chasse intensive jusqu’aux années 1970. Pourtant, ni sa viande ni sa fourrure ne sont commercialisées : cette espèce était simplement considérée comme nuisible. Côté Lions :  D’après de récentes études, on compte à 35 000 individus, estimation datant de 2004 dont 406 concerne les lions d’Afrique de l’Ouest selon les derniers recensements daté de 2015, une sous espèce qui selon les experts serait unique génétiquement et qu’on ne trouverait nulle part ailleurs. Ces lions d’Afrique de l’Ouest sont aujourd’hui présents dans des pays comme le Sénégal, le Burkina, Le Niger, et le Benin et le Nigeria. D’après les experts, c’est l’une des espèces en grand danger d’extinction si les gouvernants ne redoublent pas d’effort pour combattre le braconnage, le trafic lié aux commerces espèces protégées et la protection de leur habitat naturel. Si rien n’est fait d’ici à 2035, le lion d’Afrique de l’Ouest pourrait disparaitre totalement comme cela fut le cas en Guinée, Mali, Ghana, et en Côte d’Ivoire. Justement notre pays la Côte d’ivoire est l’un des pays où le trafic illégal lié aux espèces protégées sévit le plus. En seulement 3 ans, ce sont plusieurs produits fauniques composés de grands prédateurs qui ont fait l’objet de saisies par les autorités ivoiriennes avec l’appui technique de l’ONG EAGLE-Côte d’Ivoire : des dizaines de peaux de léopards et de lions.

« Les trois quarts des espèces en danger d’extinction sont menacées par l’agriculture, la conversion des terres, la surexploitation des ressources » a indiqué le congrès mondial de l’UICN en septembre 2016. La majorité des espèces menacées d’extinction le sont donc à cause des activités humaines. Pourtant fort est de constater le rôle d’équilibre de la nature que jouent les grands prédateurs. D’après une récente recherche publiée dans la revue Science, la disparition de ces grands animaux sauvages a engendré des conséquences majeures telles que la propagation des maladies ou encore le développement des espèces invasives

Prenons par exemple le cas des lions et des léopards, leur disparition dans certaines régions de l’Afrique subsaharienne a provoqué la multiplication de la population de babouins olive à tel point que ces derniers se sont rapprochés des hommes. Partant de là, ils leur ont transmis des parasites intestinaux.

Un environnement sain a besoin de ses grands prédateurs pour réguler les populations d’herbivores. Protéger les lions, les léopards et Lycaons, c’est également protéger de grands espaces de nature car ces derniers ont besoin d’évoluer dans de grands territoires.

Quels liens entre le coronavirus et consommation de viande de brousse ?

Wuhan, la capitale de la province de Hubei sur les bords du fleuve Yangtsé en Chine, est l’épicentre de cette pandémie qui depuis décembre 2019 a contaminé des millions de personnes et fait des dizaines de milliers de morts dans le monde entier.

Considéré comme une simple alerte sanitaire, le COVID-19, le nom scientifique trouvé à cette pandémie s’est propagé à la vitesse de l’éclair partout dans le monde entier. A ce jour, plus de 185 pays sont touchés ; bouleversant ainsi les habitudes des uns et des autres avec la moitié de l’humanité confinée et une économie mondiale à l’arrêt.

 

D’où sort le coronavirus ?

Tout porte à croire que le patient zéro de cette épidémie a été contaminé au grand marché de Wuhan où des ventes de nombreux animaux sauvages avaient lieu, selon Gao Fu, le directeur du Centre Chinois de Contrôle et de Prévention des Maladies. Mais ce dernier, lors d’une conférence de presse organisée à Pékin le 22 janvier dernier, n’a pu affirmer avec certitude si du gibier était à l’origine de l’épidémie. En revanche, des scientifiques chinois issus de l’Université d’Agriculture de Chine du Sud, la province du Guangdong, soupçonne le pangolin d’avoir été une courroie de transmission entre la chauve-souris et l’homme.  Déjà on estime à plus de 2 millions de personnes contaminées officiellement dans le monde. Des analyses génétiques faites par les scientifiques chinois ont montré que la partie mutée auprès des chauves-souris dans les pangolins, et cette partie de 99% pareil qu’avec les Hommes.

Comme nous le constatons tous, aucune étude n’a clairement établi le lien entre les animaux sauvages et le COVID-19. Mais pour plus de prudence, les experts scientifiques ont appelé à l’interdiction de la viande de brousse quelque nature que ce soit. La Chine l’a aussitôt appliquée et poursuivi toute personne indélicate. La Côte d’Ivoire à travers le Ministère des Eaux et Forêts a suivi dans la foulée. Cependant fort est de constater que certaines personnes n’ont que faire de cette interdiction ; et continuent la consommation de la viande de brousse. Alerté, une équipe composée des forces de l’ordre issue de la Direction Autonome d’Abidjan dirigées par le Lieutenant-Colonel N’Guessan Alain se sont dépêchées sur un marché de vente de la viande brousse par excellence basé à Yopougon le 13 février dernier pour procéder à la saisie de 434 kilogrammes de produits fauniques. Selon le communiqué des Eaux et Forêts, cette quantité représente 154 carcasses d’animaux dont 2 vipères, 26 rats, 5 rats palmistes, 2 mangoustes, 11 hérissons, 19 aulacodes, 2 civettes, 2 lapins, 2 guibs harnachés, 13 céphalopodes à flanc roux, 1 pangolin, 12 pintades de brousse, 54 perdrix. 

En plus de ces actions de répressions, les actions en faveur d’une sensibilisation des populations sont de mise. Le lundi 23 mars 2020 à Arrah, l’une des zones où la viande de brousse circule, une sensibilisation a eu lieu envers des tenanciers de maquis et de restaurants de la commune d’Arrah. Un seul point à l’ordre du jour : le respect de la mesure interdisant la consommation de la viande de brousse. Le Lieutenant Soro, le chef qui conduisait l’opération à Arrah a ordonné l’incinération de stocks de viandes à la disposition des maquis et restaurants de la commune. En outre, il a exhorté l’assistance à signaler tout cas de signe de la maladie dans leur entourage et à se rendre à l’hôpital pour une prise en charge. Le mot d’ordre est de ne pas céder à la panique, mais de rester vigilant tout en rappelant à ses interlocuteurs la présence effective de la maladie sur le territoire ivoirien avec plusieurs cas détectés. La pandémie est sérieuse, et l’Etat veut l’éliminer complètement à travers les différents dons des structures étatiques. Sur cet élan de don, le Ministère des Eaux et Forêts n’est pas resté en marge.  Alain-Richard Donwahi, le ministre de tutelle a procédé lundi 20 avril à une remise de dons composés de savon liquide, gel hydroalcoolique, de sceaux de robinets, de masques.

Au moment où nous écrivions cet article ; en Côte d’Ivoire et dans le monde, c’est      2 416 135 cas confirmés, 632 983 guéris, et malheureusement 165 939 décès liés au COVID-19 qui ont été enregistrés. Selon les experts environnementaux, la pandémie de COVID-19, et les épidémies précédentes comme le SRAS, sont le résultat de la diminution des espaces naturels et l’amplification des marchés de viandes de brousses, mettant en contact des milliers de carcasses et d’animaux encore vivants dans des espaces très réduits, animaux de différentes espèces qui habituellement ne se croiseraient pas dans la nature, ce qui permet à des virus de circuler d’espèces en espèces jusqu’à l’homme et de révéler toute leurs dangerosités. Pour l’Afrique, l’épidémie du virus Ebola en 2014 a été très probablement transmis par des chauves-souris, qui faute de forêt sont allées nicher dans les arbres près des villages et ont transmis ce virus mortel pour l’Homme dont elles étaient porteuses saines. Il devient nécessaire, avec l’accroissement de la population et l’augmentation de la consommation de gibier qui devient insoutenable pour de nombreuses espèces sauvages, de revoir nos habitudes de consommation malgré la place qu’occupe la viande de brousse dans nos traditions.