Côte d’Ivoire : 5 présumés trafiquants interpellés à Anyama et à Abobo avec 3
ivoires d’éléphants

Cinq présumés trafiquants opérant dans le commerce illégal de l’ivoire ont été
interpellés respectivement, les 28 et 31 octobre 2022, dans les communes
d’Anyama et d’Abobo-N’Dotré. Quatre des cinq présumés trafiquants ont été
arrêtés dans la commune d’Anyama et le cinquième à Abobo-N’Dotré suite aux
enquêtes.  L’arrestation a été possible grâce au fruit de la collaboration entre
l’Unité de lutte contre la Criminalité Transnationale Organisée (UCT), la Direction
de la Police forestière et de l’Eau du Ministère des Eaux et Forêts (DPFE-MINEF)
et EAGLE-Côte d’Ivoire dont ils ont bénéficié l’assistance technique.
C’est en début de la matinée du 28 octobre 2022 que les hommes de l’UCT, et de
la DPFE-MINEF avec l’appui technique de EAGLE – Côte d’Ivoire, une ONG
spécialisée dans la lutte contre le trafic des espèces animales sauvages protégées
sont arrivées dans la commune d’Anyama où étaient retranchés quatre
trafiquants avec deux pointes d’ivoires d’éléphants qu’ils tentaient de
marchander. L’assaut a été mené au moment où ces derniers s’apprêtaient à
écouler les ivoires. Au total, deux pointes d’ivoires d’éléphants ont été saisis sur
l’instant.
L’interpellation faite, les éléments de l’UCT remontent de fil en aiguille pour
mettre le grappin, dans la matinée du 31 octobre 2022, sur une cinquième
personne domiciliée à Abobo-N’Dotré, supposée être le propriétaire des ivoires
saisis. L’enquête révèle que les ivoires saisis ont été dérobés par ce supposé
propriétaire dans une entreprise située dans la commune de Treichville.  Les
déclarations permettent de localiser dans la soirée du 31 octobre 2022, une
troisième pointe d’ivoire à Abobo-N’Dotré.
Arrêtés, pour flagrant délit de détention, de circulation et de commercialisation
illégale de produits fauniques, les cinq prévenus ont été placés dans la foulée en
garde à vue à l’UCT à Abidjan-Cocody. Après quoi, ils ont été déférés le vendredi
04 novembre 2022 au Tribunal de Première d’Abidjan-Plateau. L’affaire a été mise
en procédure de flagrant délit et les suspects ont été placés sous mandat de
dépôt.
Si les cinq contrebandiers sont reconnus coupables, ils risquent une peine de
prison allant de 2 à 12 mois assortie d’une amende de 3000 à 300.000 FCFA si l’on
se réfère à l’article N°65-255 du 4 août 1965 relatif à la protection de la faune et à
l’exercice de la chasse.

Pour rappel, la loi faunique ivoirienne est loin d’être dissuasive alors que la
situation des espèces animales sauvages protégées est de plus en plus alarmante,
notamment celle des éléphants, tués pour leurs ivoires. Le commerce
international de l’ivoire est déclaré illégal depuis 1989, mais les populations
d’éléphants d’Afrique continuent de décroitre. Chaque année 20.000 à 30.000
éléphants sont tués pour leurs ivoires, selon le Fonds mondial pour la nature
(WWF) ; équivalent de 50 à 80 individus par jour. L’espèce ne compte plus que
415.000 pachydermes en Afrique, contre 3 à 5 millions au début du siècle dernier.
Selon le rapport 2016 de l’’Union internationale pour la conservation de la nature
(UICN) sur le statut des éléphants africains, la population d’éléphants en Afrique
de l’ouest oscillerait entre 2500 et 11.000 éléphants et entre 200 et 600 en Côte
d’Ivoire, dont une centaine dans le parc National de la Comoé, une population
encore très fragile qui aura besoin de plusieurs années pour se reconstituer.
Deux grands facteurs sont considérés comme étant la cause de cette baisse
drastique de l’effectif des éléphants : d’une part, l’accroissement du trafic illégal
d’animal lié à la forte demande internationale de l’ivoire et d’autre part,
l’exploitation abusive des ressources naturelles nécessaires aux éléphants du fait
de l’agriculture industrielle et des occupations anarchiques de leur habitat. Le
commerce illégal de défenses d’éléphant est malheureusement en constante
augmentation et pèse trois milliards de dollars américain (soit près de 2.000
milliards de francs CFA) par an avec pour principal marché l’Asie du Sud-est, avec
notamment, la Chine et le Vietnam comme principaux acheteurs.

Côte d’Ivoire : Deux trafiquants d’écailles de pangolins interpellés à Yopougon avec 122 kg d’écailles de pangolins

Deux présumés trafiquants d’animaux spécialisés dans le commerce des écailles de pangolins ont été interpellés le mercredi 10 août 2022 dans la commune de Yopougon à Abidjan.  Ces derniers ont été interpellés avec en leur possession 122 kilogrammes d’écailles de pangolins dissimulés dans trois sacs. Cette arrestation a été possible grâce au fruit de la collaboration entre l’Unité de lutte contre la Criminalité Transnationale Organisée (UCT), la Direction de la Police forestière et de l’Eau du Ministère des Eaux et Forêts (DPFE-MINEF) et EAGLE-Côte d’Ivoire dont ils ont bénéficié l’assistance technique.

C’est en début de la matinée du mercredi 10 août 2022 que les hommes de l’UCT, et de la DPFE-MINEF avec l’appui technique de EAGLE – Côte d’Ivoire, une ONG spécialisée dans la lutte contre le trafic des espèces animales sauvages protégées sont arrivées dans la commune de Yopougon où étaient retranchés les trafiquants avec les écailles de pangolins. L’assaut a été mené au moment où ces derniers s’apprêtaient à écouler leur contrebande. Au total, 3 sacs d’écailles de pangolins ont été saisis, le tout d’un poids total de 122 kilogrammes.

Les deux personnes arrêtées, un homme et une femme, avaient chacun leur rôle dans ce trafic. L’homme était chargée de collectionner les écailles depuis le Libéria, puis les acheminer à Abidjan tandis que la femme était chargée de les emmagasiner pour chercher de potentiels acheteurs.

Arrêtés, pour flagrant délit de détention, de circulation et de commercialisation illégale de produits fauniques, les prévenus ont été placés dans la foulée en garde à vue à l’UCT. Après quoi, ils ont été déférés le vendredi 12 août 2022 au Tribunal de Première instance d’Abidjan-Yopougon. L’affaire a été mise en procédure de flagrant délit et les suspects ont été placés sous mandat de dépôt.

Si les deux contrebandiers sont reconnus coupables, ils risquent une peine de prison allant de 2 à 12 mois assortie d’une amende de 3000 à 300.000 FCFA si l’on se réfère à l’article N°65-255 du 4 août 1965 relatif à la protection de la faune et à l’exercice de la chasse.

Une peine insignifiante si l’on compare la loi faunique ivoirienne à celles des pays comme le Cameroun, le Congo et la Guinée Conakry qui ont des peines alourdies à 5 ans de prison ferme avec des amendes conséquentes et prison à vie au Kenya. Il faut noter que la loi faunique actuelle en Côte d’Ivoire est en instance de révision, et devrait connaître un alourdissement des peines de prison et des amendes très prochainement.

C’est le lieu de rappeler que le pangolin est classé espèce sauvage intégralement protégée en danger d’extinction à la suite de la Cop CITES 2016. La Côte d’Ivoire fait partie des pays d’Afrique de l’Ouest où le trafic d’écailles de pangolin bat son plein. En témoignent plusieurs saisies d’écailles de pangolin au cours de ces derniers mois dans le pays. Le 07 avril dernier, plus de 300 kg d’écailles ont été saisies dans la commune de Cocody à Abidjan. Le 30 juin 2022, ce sont plus de 150 kilogrammes d’écailles en provenance de Libéria, pays voisin à la Côte d’Ivoire qui étaient saisies à Guiglo, localité située à l’ouest de la Côte d’Ivoire. En l’espace de 5 mois, c’est près de 600 kilogrammes d’écailles de pangolins qui ont été saisies sur le sol ivoirien représentant à peu près le massacre de 3000 pangolins.

A noter que les résultats obtenus par la Côte d’Ivoire en termes de lutte contre le trafic des espèces protégées montrent que les autorités ivoiriennes intensifient leurs efforts pour éradiquer ce phénomène et faire appliquer la loi faunique.

Le pangolin reste l’animal sauvage protégé le plus braconné au monde entre demande de viande en Afrique, d’écailles pour des prétendus vertus thérapeutiques ou aphrodisiaques en Asie dont aucune science n’a confirmé. Pour rappel, les écailles de ce pauvre mammifère fourmilier sont constituées de kératine, la même protéine présente dans les ongles et les cheveux.  

Guiglo : Deux trafiquants d’animaux mis aux arrêts avec 153 kilogrammes d’écailles de pangolins

Deux présumés trafiquants d’animaux spécialisés dans le commerce de l’écaille de pangolins ont été interpellés le jeudi 30 juin 2022 à Guiglo, localité située à l’ouest de la Côte d’Ivoire.  Ces derniers ont été interpellés avec en leur possession 153 kilogrammes d’écailles de pangolins dissimulés dans 2 sacs. Cette arrestation a été possible grâce au fruit de la collaboration entre l’Unité de lutte contre la Criminalité Transnationale Organisée (UCT), la Direction de la Police forestière et de l’Eau du Ministère des Eaux et Forêts (DPFE-MINEF) et EAGLE-Côte d’Ivoire dont ils ont bénéficié l’assistance technique.

C’est en début de l’après-midi du jeudi 30 juin 2022 que les hommes de l’UCT, et de la DPFE-MINEF avec l’appui technique de EAGLE – Côte d’Ivoire, une ONG spécialisée dans la lutte contre le trafic des espèces animales sauvages protégées sont arrivées dans la ville de Guiglo où était retranchée l’un des trafiquants avec les écailles de pangolins. L’assaut a été mené au moment où ce dernier s’apprêtait à écouler son butin de chasse. Au total, 2 sacs d’écailles de pangolins ont été saisis, le tout d’un poids total de 153 kilogrammes.

L’interpellation faite, les éléments de l’UCT remontent de fil en aiguille pour interpeller deux heures plus tard, le propriétaire des écailles de pangolins saisies qui s’avère être son grand frère. Ce dernier vit au Libéria et fait venir les écailles en Côte d’Ivoire à moto grâce au premier interpellé qui vit à Guiglo et y stocke les écailles afin de les revendre à différents acheteurs, dont des asiatiques et des Nigérians.

Arrêtés, pour flagrant délit de détention, de circulation et de commercialisation illégale de produits fauniques, les prévenus ont été placés dans la foulée en garde à vue au commissariat de police de Guiglo. Après quoi, ils ont été déférés à la Section de tribunal de Guiglo le lundi 4 juillet 2022 et placés sous mandat de dépôt.  Si les deux contrebandiers sont reconnus coupables, ils risquent une peine de prison allant de 2 à 12 mois assortie d’une amende de 3000 à 300.000 FCFA si l’on se réfère à l’article N°65-255 du 4 août 1965 relatif à la protection de la faune et à l’exercice de la chasse.

Une peine insignifiante si l’on compare la loi faunique ivoirienne à celles des pays comme le Cameroun, le Congo et la Guinée Conakry qui ont des peines alourdies à 5 ans de prison ferme avec des amendes conséquentes et prison à vie au Kenya. Il faut noter que la loi faunique actuelle en Côte d’Ivoire est en instance de révision, et devrait connaître un alourdissement des peines de prison et des amendes très prochainement.

C’est le lieu de rappeler que le pangolin est classé espèce sauvage intégralement protégée en danger d’extinction à la suite de la Cop CITES 2016. En janvier 2017, plus de 5 tonnes d’écailles ont été saisies au Cameroun avec l’assistante technique de l’Ong LAGA, la représentation locale du réseau EAGLE. Le 5 septembre 2018, ce sont plus de 8 tonnes saisies au Vietnamien, une cargaison qui provenait du Nigeria, le principal pôle d’attraction du trafic.

Il faut souligner que la Côte d’Ivoire fait partie également des pays d’Afrique de l’Ouest où le trafic d’écailles de pangolin bat son plein. En témoignent plusieurs saisies d’écailles de pangolin au cours de ces dernières années dans le pays. Trois (3) tonnes et 578 kg d’écailles du même animal avaient été saisis respectivement en juillet 2017 et en janvier 2018 où trois ressortissants asiatiques notamment un chinois, et deux vietnamiens ont été arrêtés. En avril 2022, c’est près de 328 kilogrammes d’écailles de pangolins dissimulés dans 11 sacs qui ont été saisis. Et cela, dans une vaste opération lancée par l’UCT avec l’appui technique du projet EAGLE-Côte d’Ivoire.

A noter que les résultats obtenus par la Côte d’Ivoire en termes de lutte contre le trafic des espèces protégées montrent que les autorités ivoiriennes intensifient leurs efforts pour éradiquer ce phénomène et faire appliquer la loi faunique.

Le pangolin reste l’animal sauvage protégé le plus braconné au monde entre demande de viande en Afrique, d’écailles pour des prétendus vertus thérapeutiques ou aphrodisiaques en Asie dont aucune science n’a confirmé. Pour rappel, les écailles de ce pauvre mammifère fourmilier sont constituées de kératine, la même protéine présente dans les ongles et les cheveux.  

Bondoukou: Un braconnier, trafiquant d’ivoire mis aux arrêts et condamné à 18 mois de prison ferme

Kambou Sansan Issouf, un trafiquant d’animaux spécialisé dans l’abattage d’éléphant et le commerce de l’ivoire a été interpellé le lundi 21 mars 2022 à Bondoukou, localité située à l’est de la Côte d’Ivoire au moment où il s’apprêtait à écouler son butin de chasse dans un restaurant.  Ce dernier a été interpellé avec en sa possession cinq défenses d’ivoire et une queue d’éléphant. Cette arrestation a été possible grâce au fruit de la collaboration entre l’Unité de lutte contre la Criminalité Transnationale Organisée (UCT), la Direction de la Police forestière et de l’Eau du Ministère des Eaux et Forêts (DPFE-MINEF), l’Office ivoirien des Parcs et Réserves (OIPR) et EAGLE-Côte d’Ivoire dont ils ont bénéficié l’assistance technique.

Le braconnier, trafiquant arrêté en flagrant délit de détention et de tentative de commercialisation de pointes d’ivoires à Bondoukou est un spécialiste en la matière. Il procède à la chasse des éléphants depuis 2013 au sein du parc national de la Comoé. Les ivoires et la queue d’éléphant saisis sont en effet, le fruit du braconnage d’éléphants qu’il effectue au sein du parc national de la Comoé situé à une centaine de kilomètres de la ville de Bondoukou.

C’est en début de l’après-midi du lundi 21 mars 2022 que les hommes de l’UCT, de la DPFE-MINEF et ceux de l’OIPR avec l’appui technique de EAGLE – Côte d’Ivoire, une ONG spécialisée dans la lutte contre le trafic des espèces animales sauvages protégées sont arrivées au sein d’un restaurant où était retranché le trafiquant avec les ivoires. L’assaut a été mené au moment où Kambou Sansan Issouf s’apprêtait à écouler son butin de chasse. Au total cinq pointes d’ivoires et une queue d’éléphant ont été saisies.

L’opération terminée, le trafiquant a été conduit à la Préfecture de police de Bondoukou pour être gardé à vue et auditionné. Il a été par la suite déféré devant la Section du Tribunal de Bondoukou le mercredi 23 mars 2022, pour abatage d’éléphants dans un parc national et commercialisation d’ivoires. Le jeudi 24 mars 2022, Kambou Sansan Issouf a été jugé par le Tribunal de Première instance de Bondoukou et reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés. Il a été condamné à une peine d’emprisonnement ferme de 18 mois, et à 500.000 francs CFA d’amende pour les infractions d’abattage d’éléphants dans un parc national et de commercialisation d’ivoires.

Pour rappel, la loi faunique ivoirienne est loin d’être dissuasive alors que la situation des espèces animales sauvages protégées est de plus en plus alarmante, notamment celle des éléphants, tués pour leurs ivoires. Pour le cas actuel, c’est au moins trois éléphants qui ont été tués pour avoir 5 pointes d’ivoires. Le commerce international de l’ivoire est déclaré illégal depuis 1989, mais les populations d’éléphants d’Afrique continuent de décroitre. Chaque année 20.000 à 30.000 éléphants sont tués pour leurs ivoires, selon le Fonds mondial pour la nature (WWF) ; équivalent de 50 à 80 individus par jour. L’espèce ne compte plus 415.000 pachydermes en Afrique, contre 3 à 5 millions au début du siècle dernier.

D’après le rapport de 2016 sur le statut des éléphants africains, il resterait à peine 10.000 éléphants dans toute l’Afrique de l’Ouest, et entre 200 et 600 éléphants en Côte d’Ivoire, dont une centaine dans le parc National de la Comoé, une population encore très fragile qui aura besoin de plusieurs années pour se reconstituer.

Deux grands facteurs sont considérés comme étant la cause de cette baisse drastique de l’effectif des éléphants : d’une part, l’accroissement du trafic illégal d’animal lié à la forte demande internationale de l’ivoire et d’autre part, l’exploitation abusive des ressources naturelles nécessaires aux éléphants du fait de l’agriculture industrielle et des occupations anarchiques de leur habitat. Le commerce illégal de défenses d’éléphant est malheureusement en constante augmentation et pèse trois milliards de dollars américain (soit près de 2.000 milliards de francs CFA) par an avec pour principal marché l’Asie du Sud-est, avec notamment, la Chine et le Vietnam comme principaux acheteurs.

Côte d’Ivoire : Deux présumés trafiquants d’animaux arrêtés avec des peaux de lion, d’hyène et de crocodile

Deux présumés trafiquants spécialisés dans le commerce illégal de peaux d’animaux ont été mis aux arrêts à Abidjan. Ils ont été arrêtés le mardi 12 octobre 2021 dans la commune d’Abobo avec en leur possession des peaux d’espèces protégées, notamment, une très rare peau de lion. Cette arrestation a été possible grâce à la collaboration de l’Unité de lutte contre la Criminalité Transnationale (UCT), du Ministère des Eaux et Forêt (MINEF) et de l’appui technique de EAGLE Côte d’Ivoire, une ONG, spécialisée dans la lutte contre le trafic des espèces protégées.

Deux personnes spécialisées dans le commerce illégal de peaux d’animaux protégés ont été arrêtées le mardi 12 octobre 2021 dans la commune d’Abobo. L’assaut a été mené dans la matinée du mardi par les éléments de l’UCT au moment où l’un des présumés trafiquants s’apprêtait à écouler la marchandise. Il a été pris en flagrant délit de possession d’une peau d’hyène et de lion qu’il tentait de vendre dans les encablures du grand marché d’Abobo, où il a l’habitude de vendre ses peaux d’animaux.

Des perquisitions sur un étal lui appartenant au grand marché d’Abobo permettent de saisir une peau de crocodile, une peau de python, une peau de ratel, et une peau de civette. A cet endroit, une personne est interpellée. Il s’agit d’une dame âgée de plus de 65 ans qui détenait 3 sacs contenant des caméléons séchés, des peaux de rats, des crapauds séchés et de peaux de hérissons. Les deux présumés trafiquants ont été conduits à l’UCT, pour une garde à vue et une audition. D’après les premiers éléments, la dame interpellée n’est pas à sa première détention de peaux d’animaux. Elle vend régulièrement au grand marché d’Abobo, des animaux séchés et fréquemment des peaux d’animaux qui bien souvent, figurent dans la liste des espèces protégées. D’ailleurs, c’est à elle qu’appartient les peaux de lion et d’hyène mis en vente.

Les produits ont été acquis illégalement au Nigéria pour être acheminés en Côte d’Ivoire dans le but d’être vendus. Elle commet ainsi, une infraction à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) en important les peaux d’animaux (lion, hyène) et les caméléons. Convention à laquelle, la Côte d’Ivoire, a ratifié depuis 27 ans (1994). A cette infraction, s’ajoute, l’infraction à la loi ivoirienne. Car le lion fait partie des espèces entièrement protégées par l’annexe I de la loi n°94-442 du 16 août 1994 portant modification de la loi n° 65-255 du 04 août 1965 relative à la protection de la faune et à l’exercice de la chasse. La peau de crocodile retrouvée dans les mains du premier interpellé est également une infraction car le crocodile fait partie des espèces intégralement protégées par la loi citée ci-dessus.

Le ratel, l’hyène et le python font quant à eux, parties de la liste des animaux partiellement protégés par l’annexe II de la loi ivoirienne n°94-442 du 16 août 1994 portant modification de la loi n° 65-255 du 04 août 1965 relative à la protection de la faune et à l’exercice de la chasse.

Les deux présumés trafiquants ont été déférés devant le parquet du Tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau le vendredi 15 octobre 2021. L’affaire les concernant, a été mise en flagrant délit. Ils sont placés sous mandat de dépôt. Si ces présumés trafiquants sont reconnus coupables des faits qui pèsent contre eux, à savoir : détention et commercialisation de produits issus de la faune, ils risquent une peine de réclusion comprise entre deux et douze mois assortis d’une amende allant de 3000 F CFA à 300.000 F CFA. Une peine jugée peu dissuasive par l’ONG EAGLE Côte d’Ivoire en comparaison aux lois des pays de la sous-région. L’ONG milite à cet effet pour la réforme de la loi. Les choses sont en bonne voie en la matière, car un avant-projet de loi relative à la faune devrait être sur la table de l’Assemblée nationale les temps à venir.

Faut-il, le rappeler, la peau du lion trouvée chez les trafiquants était un jeune lion qui n’a pas eu le temps de se reproduire. Ce qui démontre clairement que, les trafiquants sont sans scrupules et sont appâtés uniquement par le gain d’argent. Selon l’ONG Panthera, spécialisée dans la protection des grands félins, la survie des lions est menacée. Un rapport de l’ONG datant de 2014 conclut que les lions Africains sont proches de l’extinction dans toute l’Afrique de l’Ouest. Autrefois, les populations s’étendaient de manière continue du Sénégal au Nigéria, mais ce rapport estime à 250 le nombre de lions adultes, répartis en quatre populations très menacées. Une seule d’entre elles contient plus de 50 lions, précise l’ONG, ce qui fait peser de lourdes craintes quant à la survie de leur espèce.

A ces 250 adultes en âge de se reproduire s’ajoutent 150 lions plus jeunes et lionceaux, estime Panthera à l’issue d’un programme de recensement des lions, qui a duré six années. Toujours selon Panthera, seuls cinq pays de la sous-région comptent encore des populations de lions. Quelque 90% des 400 félins ont été comptabilisés dans la réserve de W-Arly-Pendjari, à la frontière du Bénin, du Burkina Faso et du Niger. Les lions ont complètement disparu de la Côte d’Ivoire, de la Gambie, de la Guinée-Bissau, du Mali, de la Mauritanie et de la Sierra Leone et probablement aussi du Ghana et de la Guinée.

La nature étant interdépendante, la perte rapide des lions pourrait engendrer un dysfonctionnement de l’écosystème. En effet, on pourrait assister à un accroissement du nombre d’animaux se nourrissant des feuilles d’arbres et d’arbustes. Ce phénomène perturbera alors la croissance de la végétation et affectera les oiseaux et les petits mammifères. Aussi, le lion permet d’éviter une surpopulation des herbivores, ce qui permet à la flore forestière de se développer davantage et de stocker plus de dioxyde de carbone (le principal gaz à effet de serre), pour lutter davantage contre le réchauffement climatique.

En dehors de l’aspect environnemental, le lion représente un grand symbole dans les sociétés africaines. Il représente symboliquement le pouvoir, la force, la virilité, la fécondité, l’intelligence, l’adresse, le courage, la ruse, l’habileté, la vitesse… Dès lors, la perte rapide de cet animal hautement symbolique et ancré dans les cultures pourrait constituer une pièce manquante dans le maillon de la culture. Surtout que, les générations futures risquent de ne pas le connaître. Ce qui bien évidemment, constituera une énorme perte culturelle.