Répression contre un réseau criminel vietnamien trafiquant de l’ivoire

Opération “Stop à l’ivoire en Côte d’Ivoire”

Le 18 janvier 2018, le réseau EAGLE et le gouvernement ivoirien ont entamé la coordination de l’opération “Stop à l’ivoire en Côte d’Ivoire”, visant la répression d’un réseau international de trafic d’ivoire. Le chef de ce gang, un vietnamien, a été arrêté à Abidjan avec cinq autres membres de son réseau, ce réseau criminel qui opère depuis des années dans au moins sept pays différents et qui serait à l’origine du massacre de dizaines de milliers d’éléphants, tués pour leurs pointes d’ivoire. Les arrestations de la semaine dernière ont conduit à la confiscation de 578 kg d’ivoire, plus d’une demi tonne d’écailles de pangolin, dont certaines quantités avaient déjà été emballées et prêtes à l’exportation, quatre armes illégales, des peaux de panthère et d’autres objets de contrebande. Le chef de l’organisation criminelle en Côte d’Ivoire est directement lié à deux autres opérations qui ont eu lieu au Vietnam et au Cambodge, au cours desquelles respectivement 619 kg et 941 kg d’ivoire ont été saisis par les autorités.

Ces arrestations ont été menées par l’UCT (Unité de lutte contre le criminalité transnationale organisée) et le Ministère des Eaux et Forêts, avec l’assistance d’EAGLE Network, une ONG internationale spécialisée dans l’application des lois fauniques. Le gouvernement américain a entrepris une enquête minutieuse sur ce réseau de trafic international et ces arrestations sont le résultat d’une étroite collaboration entre les forces de l’ordre américaines et ivoiriennes.

Le mode opératoire du gang consistait à creuser des bûches de bois, à y cacher de l’ivoire et à remplir l’espace restant avec de la cire. Les rondins étaient ensuite refermés avec de la colle, mélangés avec du bois normal, et exportés dans des conteneurs vers l’Asie.

La même méthode a été observée dans des saisies au Kenya et au Mozambique où plus de deux tonnes d’ivoire ont été saisies. Au moins quatre pays africains (Kenya, Mozambique, Ouganda, Côte d’Ivoire) et deux pays asiatiques (Cambodge, Vietnam) sont impliqués, faisant de ce réseau criminel un groupe extrêmement important dans le trafic d’espèces sauvages.

L’analyse des appels téléphonique des personnes arrêtées, montre des appels émis vers trois pays connus comme paradis fiscaux. L’ampleur du blanchiment d’argent laisse entrevoir le niveau d’organisation des opérations de ce réseau.

L’un des trafiquants arrêtés dans l’opération de Côte d’Ivoire, un Chinois, a été retrouvé en possession d’une liste sur laquelle étaient inscrits les noms de jeunes femmes ivoiriennes, leurs photos, leur taille et leur poids, et si elles avaient subi une excision. Ceci oriente vers une enquête sur la traite des personnes à des fins de prostitution en Chine en se servant de faux passeports.

“Les réseaux de trafic d’ivoire opèrent au niveau international et la réponse efficace est la coopération internationale”, explique Ofir Drori, fondateur et directeur du réseau EAGLE, spécialisé dans l’application des lois sur la faune sauvage, “et les gouvernements de la Côte d’Ivoire et des Etats-Unis démontrent que la coopération internationale peut faire tomber les grands criminels”.

“Malheureusement, la plupart des grandes saisies d’ivoire ne donnent pas lieu à des arrestations”, continue Ofir Drori, “mais avec une approche pragmatique et une coopération internationale réussie, nous pouvons maintenir ces criminels derrière les barreaux, là où ils devraient être”.

Lutte contre le trafic d’espèces protégées/17 trafiquants derrière les barreaux en cette année 2017

17, tel est le nombre de trafiquants d’espèces animales protégées mis derrière les barreaux durant l’année 2017. Elle restera un mauvais souvenir pour les trafiquants, tandis que côté autorités ivoiriennes, c’est une année qualifiée de puisqu’elle a démontré que des résultats sont possibles dans la lutte contre le trafic d’espèces protégée dans le pays.

De mai à décembre 2017, quatre opérations majeures ont été menées par les autorités en étroite collaboration avec EAGLE-Côte d’Ivoire dans la capitale économique Abidjan. Avec à la clé, dix-sept trafiquants majeurs mis hors état de nuire. Les produis illicites saisis durant l’année se déclinent en ; 3’000 kg d’écailles de pangolin, près de 100 kg d’ivoire et 230 objets sculptés en ivoire et autres dérivées d’espèces protégées. Selon les estimations EAGLE-Côte d’Ivoire, la valeur marchande de ces saisies se monte à près d’une centaine de million de francs CFA. Les résultats sont donc encourageants. Notre organisation regrette le manque de sévérité des sanctions prévues par la loi sur la protection de la faune en Côte d’Ivoire. En dépit de la condamnation des trafiquants regrette Rens ILGEN, coordinateur du Projet EAGLE-Côte d’Ivoire.

Pour comprendre l’ampleur du phénomène, d’après le secrétariat du CITES (convention internationale sur les espèces protégées en voie d’extinction), on dénombrait au début du XXe siècle 20 millions d’éléphants en Afrique. Leur nombre s’est réduit à seulement 1,2 million en 1980 et tourne autour de 500.000 éléphants aujourd’hui n éléphant est abattu toutes les quinze minutes en Afrique

Présent dans neuf pays d’Afrique, le réseau EAGLE a permis l’arrestation de plus de 2000 trafiquants opérant dans le trafic d’espèces intégralement protégées. Parmi eux, plus de la moitié ont été sévèrement condamnés.

Trafic d’espèces protégées/Loi faunique ivoirienne moins dissuasive

En 1965, les pro-écologistes ivoirien affirmaient avec la dernière énergie que désormais l’avenir de l’humanité sur le « front » des inters-relations entre la société et le milieu de l’environnement. Au moment où ces activistes fauniques s’exprimaient, l’on comptait fièrement à cette époque le pays regorgeait au moins 3000 éléphants. En 1988, soit vingt-cinq plus tard ; il ne restait qu’un tiers de ce total. Si les éléphants ont été pris pour cible principale par le trafic illicite du trafic de l’ivoire, d’autres espèces ont subi le même sort depuis ces années, pangolins, Hippopotames pygmées. Leur population a baissé de manière exponentielle de nos jours. L’heure est grave, que faire ? Car en dépit de l’existence de la loi n°65-255 du 04 Août 1965, modifiée et complétée par la loi n°94-442 du 16 Août 1994 relative à la protection de la faune et à l’exercice de la chasse pour contre carré le trafic illicite des objets provenant d’espèces en voie de disparition, rien ou presque n’a changé. Aujourd’hui d’après les organisations de défense, la Côte d’Ivoire est devenue une plaque tournante du trafic international d’ivoire, d’écailles de pangolins, peaux de lions, et autres objets provenant d’autres espèces intégralement protégées.

« Notre loi est dépassée…Elle n’est plus adaptée…la modification qu’elle a apportée n’a rien changé en ce qui concerne les peines d’emprisonnement et d’amende qui demeurent toujours très faibles, à savoir deux (2) mois à un (1) an d’emprisonnement et trois mille (3.000) à trois cents mille (300.000) francs d’amende ou l’une de ces deux peines seulement », Franck Hermann, Juriste spécialiste de l’environnement officiant au sein du Projet EAGLE-CI. Avant de poursuivre : « pour comprendre que notre loi est vraiment laxiste, tenez par exemple au Burkina Faso et au Niger, les peines applicables sont respectivement de 6 mois à 3 ans ferme, côté pécuniaire, une amende de 100.000 FCFA à 1.000.000 F CFA ; 2 mois à 6 ans avec pour amende 40.000 FCFA à 4.000.000 CFA.  Même la Guinée Conakry qui avait une loi faible passera devant nous d’ici à quelques mois en passant de 3mois à 7ans de peine d’emprisonnement  » constatez vous-même, s’est alarmé le juriste. Partant de ce fait, c’est clair que le législateur ivoirien doit absolument chercher à mettre en place des lois plus rigoureuses, plus efficaces. Pourquoi ne pas changer la loi en le durcissant comme suit : peine d’emprisonnement : (6) mois à (5) ans, Peine d’amende : 360 000 à 10 000 000 francs CFA. Probablement c’est la solution idoine pouvant permettre de mettre fin efficacement au trafic international d’espèces protégées. Les statistiques ne plaident aujourd’hui pour nos animaux ; un éléphant est abattu toutes les 15 minutes dans les savanes africaines, 2 000 cornes. C’est le nombre de nouvelles cornes de rhinocéros saisies dans le trafic l’an dernier, soit 30 fois plus que la fin des années 1999.

Pour rappel, Le commerce illégal des espèces sauvages est un crime organisé transnational qui représente 20 milliards de dollars (soit environ 12 milliards de CFA) de profits illégaux chaque année dans le monde, il s’agit du 5ème commerce illégal le plus important dans le monde après la drogue, les armes, le blanchiment d’argent et le trafic d’être humain. Le trafic d’ivoire est également une source de financement pour des groupes terroristes comme Al-Shaabab, la LRA ou les Jenjawids, ce qui leur permet de continuer à déstabiliser des régions entières du Continent Africain.

 

 

Lutte contre le trafic d’espèces protégées/Un mauvais vent souffle contre les trafiquants

Le deuxième semestre de l’année dix-sept marque un tournant décisif dans la lutte contre le trafic d’espèces intégralement protégées en Côte d’Ivoire. Onze individus tel est le nombre total de trafiquants arrêtés, puis écroués par la justice ivoirienne.

Les trafiquants en mauvaise posture ?  En tout cas, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’avec ces arrestations et emprisonnements, c’est incontestablement un mauvais vent qui souffle désormais à l’encontre des trafiquants en Côte d’Ivoire en ce qui concerne la lutte contre le trafic d’espèces protégées. Du mois de mai à juillet 2017, trois opérations majeures ont été menées par les autorités en étroite collaboration avec EAGLE-Côte d’Ivoire dans la capitale économique Abidjan. Avec à la clé, onze arrestations de gros trafiquants. D’abord la première opération de mai a conduit à l’arrestation de trois gros trafiquants de 42,5 kg d’ivoires et de 7 peaux de panthères. Le mois suivant, l’état de Côte d’ivoire à travers sa justice, a frappé fort en condamnant deux trafiquants de bébé chimpanzés à 6 mois d’emprisonnement ferme. Pour finir, la dernière semaine du mois de juillet est notée comme une date importante dans la lutte contre la criminalité faunique dans le pays. Huit individus ayant fait de leur spécialité, la chasse, la collecte, et la vente d’écailles de pangolins ont été mis aux arrêts. C’était lors d’une opération gigantesque menée le 26 juillet 2017 par les agents de l’unité de lutte contre la criminalité transnationale organisée (UCT). Cette opération a marqué la fin d’une longue activité illégale pour ces individus arrêtés. Depuis lors, ces trafiquants fauniques ont été entendus puis conduits à la maison d’arrêt de correction d’Abidjan (MACA) où ils attendent jugement.

Le Projet EAGLE-Côte d’Ivoire, spécialisé dans le lutte contre le trafic d’espèces protégées dont son assistance technique permet aux autorités ivoiriennes de lutter efficacement contre le fléau ; s’est dit satisfait de l’avancée notable en matière de lutte, d’arrestation et de condamnation de trafiquants fauniques.

« C’est encourageant pour la suite…c’est le lieu de féliciter la justice et de les encourager davantage à ceux que les efforts conjugués de tous puissent freinent le trafic en Côte d’Ivoire » a affirmé avec satisfecit EAGLE-Côte d’Ivoire.

Tous ces individus incarcérés risquent une peine d’emprisonnement allant de deux mois à 1 an ferme avec trois cent mille francs (300.000fcfa) si l’on se réfère à la loi Numéro 65-255 du 04 août 1965 relative à la protection de la faune et à l’exercice de la chasse. « La peine est trop réduite …, il faut que le législateur révise cette loi vielle de cinquante-deux ans. A cause de ces trafiquants cupides, on a quasiment plus d’éléphant dans notre pays… Quand on sait que notre emblème est le pachyderme. » s’est agacé Assaré Koffi Djoni, un pro-environnemental. Il ya de quoi à être justement agacé. Tenez par exemple, les statistiques effroyables sur l’espèce éléphant. Inscrit sur la liste des espèces menacées de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), l’on comptait au début du XXe siècle, 20 millions d’éléphants en Afrique. Leur nombre est tombé à seulement 1,2 million en 1980 et tourne autour de 500.000 éléphants aujourd’hui.

Présent dans neuf pays d’Afrique, le réseau EAGLE a permis l’arrestation de près de deux mille (2000) trafiquants opérant dans le trafic d’espèces intégralement protégées. Parmi eux, plus de la moitié ont été sévèrement condamnés selon les lois en vigueur dans les pays.

Lutte contre le trafic d’espèce protégée / 8 trafiquants majeurs arrêtés avec 3000kg d’écailles de pangolins !

 Ce mercredi 26 juillet 2017 marque la fin d’une longue activité illégale pour 8 trafiquants d’écailles de pangolins. Mis aux arrêts par l’UCT, Unité de lutte contre la Criminalité Transnationale organisée, ces individus appartenant à un réseau organisé opéraient dans le trafic illicite d’espèces intégralement protégées.

La synergie d’action née les autorités ivoiriennes et le Projet EAGLE-Côte d’Ivoire produit des résultats des plus probants dans la lutte contre le trafic international d’espèces protégées. Et le gros coup de filet que viennent d’effectuer les éléments de l’UCT n’est pas fait pour déplaire aux autorités ivoiriennes. En effet, des unités de l’UCT se sont dépêchées sur les lieux de la transaction sis à Cocody deux plateaux. Arrivées, ils découvrent sur place des individus au nombre de huit en flagrant délit de détention, de circulation et de vente illicite d’écailles de pangolins, ce mammifère préhistorique est l’animal le plus trafiqué au monde. Les trafiquants avaient en leur possession près de trois impressionnantes tonnes d’écailles de Pangolins venant de nos forêts ivoiriennes mais également d’autres pays d’Afrique de l’Ouest, notamment de la Guinée Conakry et du Liberia. D’après le Réseau Eagle, c’est plus de 4000 pangolins qui ont été tuées pour pouvoir réunir ses 3000 kg.  Ces trafiquants, bien connectés à l’international et travaillant en connexion avec des Asiatiques, seul marché pour les écailles de pangolins, utilisaient des méthodes sophistiquées pour traverser les frontières internationales avec de grandes quantités de contrebande.

Pour le Capitaine de l’UCT, l’homme qui a piloté les opérations, les trafiquants s’apprêtaient à vendre les dites saisies lorsque ses hommes sont arrivés à temps pour mettre le grappin sur ces criminels. D’après les experts de cette espèce protégée, les trois tonnes d’écailles de pangolins saisis ont une valeur marchande estimée plusieurs dizaines de millions de francs CFA.

Cette arrestation est la deuxième du genre après l’opération du mois de mai. Les trafiquants seront entendus par les éléments de l’UCT dans la foulée de leur garde à vue de 48heures comme l’exige la loi, avant d’être déférés devant le parquet d’Abidjan Plateau pour répondre de leurs actes devant la loi. Et cette loi n’est d’autre que la loi relative à la faune et à la flore ; Loi Numéro 65-255 du 04 aout 1965, et complétée par la loi Numéro 94-442 du 16 aout 1994 relative à la protection de la faune et à l’exercice de la chasse. Ils risquent gros s’ils sont reconnus coupables. Et encore une fois, cette loi relance l’épineuse question : A quand le durcissement de la législation ivoirienne en matière de la protection de la faune et la flore ? Si rien fait pour dissuader plus d’un de continuer, dans quelques années le pays ne comptera plus de pangolin dans ses forêts et savanes.

On s’en souvient, au lendemain de l’arrestation des trafiquants d’ivoire, le Chef de l’UCT avait promis l’enfer aux trafiquants. Avec cette prise, désormais on peut dire que la guerre entre les autorités et les trafiquants est bel et bien lancée. Au suivant a-t-il rétorqué avec vigueur. Messieurs les trafiquants vous êtes prévus !

Pour rappel, le commerce illégal des espèces sauvages est un crime organisé transnational qui occupe le 5ème rang des commerces illicites dans le monde après la drogue, les armes, le blanchiment et le trafic d’être humain.