Arrestation de 5 trafiquants avec 60 défenses d’ivoire

Cinq trafiquants opérants dans le commerce illégal de l’ivoire ont été interpellés ce vendredi 26 Février 2021 à Abengourou. Ces hommes ont été arrêtés avec en leur possession 60 défenses d’ivoire pour un total de 114 kilogrammes. Cette arrestation a été possible grâce aux agents de l’Unité de lutte contre la Criminalité Transnationale (UCT), du ministère des eaux et forêts (MINEF) avec l’assistance technique de EAGLE Côte d’Ivoire.

         Le vendredi 26 février 2021, cinq trafiquants spécialisés dans le trafic et la vente d’ivoire ont été arrêtés en flagrant délit de détention pointes d’ivoire à Abengourou à l’Est de la Côte d’Ivoire. C’est en début d’après-midi, ce 26 février que les hommes de l’UCT et ceux du MINEF avec l’appui technique de EAGLE-CI sont arrivés dans de la ville où étaient retranchés les trafiquants avec les ivoires. L’assaut à été, les trafiquants ont été pris. Une importante quantité d’ivoire a été saisie sur place, il s’agit de 60 pointes d’ivoires, le tout pour un poids total de 114 kilogrammes. Les ivoires saisis proviendraient essentiellement de certains pays voisins à la Côte d’Ivoire. Un fait qui soulève la grande question de la porosité de nos frontières terrestres. En effet, ces hommes appartiennent à un réseau international de trafic d’ivoire avec des connexions dans certains pays de la sous-région ouest africaine. A chaque personne, une tache particulière. Chacune des cinq personnes interpellées a joué un rôle important dans l’achat et le convoyage des ivoires à Abengourou. Sur les cinq, il y en avait trois qui avaient passé la frontière pour se rendre au Togo, là-bas, ils n’ont obtenu que 32 kg. La quantité, jugé insuffisante, deux hommes faisant parti du premier voyage se sont rendus à la frontière du Mali et du Burkina-Faso ou ils auront cette fois 82 kg. Ce qui a donné un poids total de 114 kg qu’ils ont stockés d’abord à Niablé avant de les convoyer par la suite à Abengourou ou ils se sont faits arrêter. C’était donc un groupe organisé qui connaissait les arcanes de ce trafic, au sein duquel nous avons des financiers, des démarcheurs qui sont aussi chargés de faire passer leur colis aux frontières. Une fois sur place, il y avait un qui était chargé du transport local et un autre du stockage.

Après leurs arrestations, ces trafiquants ont étés conduits au siège de l’UCT à Abidjan pour être gardé à vue et subir un interrogatoire. Ils ont été par la suite déférés devant le tribunal de première instance d’Abengourou le 3 Mars 2021 pour y subir un procès. Ils ont été inculpés pour trafic d’espèces protégées et association de malfaiteurs.

Ces hommes pourraient donc être condamnés une peine de prison allant  d’un an  à cinq ans de prison (selon l’article 203 du code pénal) et une amende comprise entre 3000 F et 300.000 F CFA.

Pour rappel, il faut savoir que la loi faunique ivoirienne est loin d’être dissuasive alors que la situation des espèces protégées est de plus en plus alarmante notamment celle des éléphants, tués pour les ivoires. Pour le cas actuel, sachons que pas moins de 30 éléphants ont été tués pour avoir ces 60 pointes d’ivoires.  En Côte d’Ivoire, ce sont plus de 1139 qui ont été dénombrés dans 26 habitats selon les rapports réalisés entre 1987 et 2000. Aujourd’hui le nombre d’individu ne dépasse guère les 300 selon un rapport de l’Union International pour la Conservation de la Nature publié en 2016. La situation est d’autant plus alarmante qu’en Afrique ce sont près de 50 à 80 éléphants qui sont tués chaque jour. Ce qui donne un chiffre de 20.000 à 30.000 pachydermes tués chaque année. La population d’éléphant est donc passée de 3 à 5 millions de têtes au début du siècle dernier à 415.000 aujourd’hui selon le Fond Mondial pour la Nature (WWF). Pourtant le commerce international de l’ivoire étant déclaré illégal depuis 1989.  

4 Trafiquants spécialisés dans le commerce illégal d’ivoires sculptés mis aux arrêts

Le 16 Février 2021, quatre présumés trafiquants spécialisés dans le commerce illégal d’objets en ivoire sculptés ont été mis aux arrêts à Abidjan.  Ils ont été arrêtés dans la commune de Koumassi (Abidjan) avec en leur possession des pièces d’ivoires sculptées. Cette arrestation a été possible grâce à la collaboration de l’UCT (Unité de lutte contre la Criminalité Transnationale organisée) et du MINEF (Ministère des Eaux et Forêt) avec l’appui technique de EAGLE Côte d’Ivoire.

Quatre personnes ont été arrêtées ce mardi 16 février 2021 à Abidjan dans la commune de Koumassi avec une importante quantité d’ivoire sous formes de pièces sculptées et bijoux. Il s’agit d’une lampe, des bracelets, des petites statuettes de tête de bouddha, des chapelets, le tout en ivoire. Le lieu de stockage était un atelier de sculpture situé non loin du marché Djê Konan toujours à Koumassi. Les agents de l’UCT et du MINEF avec l’assistance technique d’EAGLE-CI lancent une attaque sur le lieu où se trouvent les pièces et constatent effectivement la présence de pièces d’ivoires sculptées. Les trois personnes trouvées sur les lieux sont maitrisées et arrêtées en flagrant délit de possession d’ivoire après une tentative de fuite. D’autres personnes présente sur le lieu sont aussi maitrisées mais relâchées après qu’elles aient prouvé ne rien avoir avec les pièces d’ivoires présentes. Le premier magasin (celui du principal suspect) fouillé a permis de mettre la main sur 56 bijoux en ivoire. Il utilise, en effet, son atelier et son métier de sculpteur comme une sorte de couverture à son activité illégale de trafiquant. Une quatrième personne a été arrêtée suite à une fouille dans le deuxième atelier (un magasin commun comme le premier d’ailleurs) qui est voisin au premier magasin qui servait de lieu de stockage. A l’intérieur de son atelier, les agents ont découvert après la fouille, une malle dans laquelle se trouvaient des pièces en ivoire sculptés. Il y avait des peignes et des bracelets en ivoire ainsi que des dents de phacochère. Ce sont au total 166 pièces d’ivoires sculptées (bijoux y compris) qui ont étés saisies dans les deux magasins perquisitionnés. Après les auditions à l’UCT, la quatrième personne arrêtée a finalement été relâchée car la propriété des pièces d’ivoires trouvées dans la malle à l’intérieur du magasin n’a pu être établie.

Il faut rappeler que ces personnes arrêtées pratiquent elles toutes la sculpture à la base mais elles mèneraient d’autres activités de trafiquants de produits issus de la faune. Elles appartiendraient à un vaste réseau de trafic d’ivoire qui va au-delà des frontières de la Côte d’Ivoire.

Après leur arrestation, tous les trois trafiquants étés conduits à l’UCT pour une garde à vue et être auditionnés avant leur déferrement devant la justice. Ils ont été donc déférés ce lundi 22 février 2021 au parquet pour subir un procès. L’affaire les concernant a été mise en flagrant délit. Ils sont placés sous mandat de dépôt. Si ces présumés trafiquants sont reconnus coupable des faits qui pèsent contre eux, à savoir : détention et commercialisation de produits issus de la faune, ces hommes risquent une peine de réclusion comprise entre deux et douze mois assortis d’une amende allant de 3000 F CFA à 300.000 F CFA. Une peine peu dissuasive pour les trafiquants et par rapport à la situation chaotique dans laquelle se trouve les éléphants.

Pour rappel, le commerce international de l’ivoire est déclaré illégal depuis 1989, mais les populations d’éléphants en Afrique sont en baisse. Ce sont chaque année, près de 20 000 à 30 000 éléphants qui sont tués pour leurs ivoires, selon le Fonds Mondial pour la Nature (WWF). Ce qui équivaut à entre 50 à 80 éléphants tués par jour. L’espèce ne compte plus que 415 000 individus en Afrique, contre 3 à 5 millions au début du siècle dernier.  En Côte d’Ivoire, ce sont plus de 1139 qui ont été dénombrés dans 26 habitats selon les rapports réalisés entre 1987 et 2000. Aujourd’hui le nombre d’individu ne dépasse pas les 300 d’après de récentes estimations.

Deux trafiquants de chimpanzé mis aux arrêts

Les jeudi 10 et samedi 12 décembre 2020, une vendeuse de chimpanzé et son fournisseur ont été arrêtés par l’UCT (Unité de lutte contre la Criminalité Transnationale) et le MINEF (Ministère des Eaux et Forêts) avec l’appui technique d’EAGLE-Côte d’Ivoire à Abidjan. Le chimpanzé d’Afrique de l’Ouest est une espèce en danger critique d’extinction, selon l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) dont la détention et la commercialisation sont strictement interdites.

Le jeudi 10 décembre dernier, les équipes de l’UCT et du MINEF avec un appui technique d’EAGLE arrivent à retrouver les traces d’une dame de 43 ans recherchée pour vente d’animaux protégés. Les équipes mises en place, l’assaut est lancé sur le domicile la dame dans un quartier de Marcory. Elle est arrêtée en flagrant délit de vente d’un bébé chimpanzé d’Afrique de l’ouest et conduit à l’UCT. En plus du chimpanzé, elle possédait chez elle, d’autres animaux notamment deux guib harnachés et une civette, Rappelons que le chimpanzé d’Afrique occidentale est une espèce entièrement protégée.

Après quelques temps, la piste de son fournisseur a été rapidement retrouvée. Ce dernier s’avère être un trafiquant majeur d’espèces protégées depuis des années. Selon des informations, il serait présent à Koumassi. Les équipes se mettent en place et après plusieurs heures de filature, le samedi 12 décembre dernier, l’opération d’arrestation est lancée. Le fournisseur est arrêté non loin de son magasin de vente ou il y possède plusieurs cages qui contenaient diverses espèces d’oiseaux, des oies, des paons, des mangoustes. Il y est conduit, les équipes y récupèrent quelques cages contenant 8 perroquets timneh, une espèce protégée par la convention CITES (Convention sur le commerce International des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction) en son annexe 1 qui traite des espèces menacées d’extinction à court terme dont le commerce est interdit.  

La détention et la vente des chimpanzés et des timneh (des espèces entièrement protégées) sont interdites par l’Etat Ivoirien. Cette interdiction est perceptible à travers la loi numéro 65-255 du 04 août 1965 modifiée et complétée par la loi numéro 94-445 du 16 août 1994 relative à la protection de la faune et à l’exercice de la chasse. Les deux prévenus ont été déférés le mercredi 16 décembre 2020 et placés sous mandat de dépôt. L’affaire pour laquelle ils sont poursuivis a été classée ‘’flagrant délit’’, Ils seront donc jugés dans quelques jours. S’ils sont donc reconnus coupable des chefs d’accusations qui pèsent contre eux à savoir : infraction à la législation sur la faune ; détention, transport et commercialisation d’espèces protégées ils risqueraient entre deux (2) à douze (12) mois d’emprisonnement avec une amende allant de 3000 F CFA à 300.000 F CFA chacun. Une peine et une amende que l’on pourrait juger trop faible comparativement aux revenus que ces trafiquants engrangent dans leurs activités de commercialisation d’animaux notamment de chimpanzés.

A cet effet, Sarah Crawford, Directrice de l’ONG Akatia (Organisation pour la conservation des chimpanzés) affirmait : « il faut d’abord empêcher les gens d’acheter les chimpanzés ». Et ce, parce que le chimpanzé n’est pas un animal de compagnie. Il reste un animal sauvage très dangereux et souvent agressif qui à l’âge adulte peut peser jusqu’à 60 Kg. La plupart des gens qui possèdent illégalement des chimpanzés sont obligés de s’en débarrasser une fois grand car ils deviennent ingérables. Elle poursuit encore en disant : « pour un bébé chimpanzé capturé, c’est un groupe d’au moins 6 à 10 individus tués ». Ce qui dénote de la gravité de la situation dans laquelle se trouve les chimpanzés. A ce rythme, si rien n’est fait, la population de chimpanzé restante risquerait de disparaitre de l’Afrique occidentale. De façon générale, estimée à près de deux (2) millions d’individus au 20ème siècle, la population de chimpanzé ne dépasse pas aujourd’hui les 500.000 têtes selon le World Wildlife Fund (WWF). En Afrique de l’ouest, les chimpanzés étaient au nombre de 65000 individus au début des années 90. Entre 1990 et 2014, cet effectif a baissé de 80% selon le magazine Mammifères Africains. Il resterait donc à ce jour moins de 13000 chimpanzés d’Afrique occidentale. Selon Sarah Crawford, la Côte d’Ivoire comptait entre 8000 et 12000 chimpanzés, il y a 29 ans. Aujourd’hui, on n’en dénombre moins d’un millier. Ce qui fait du chimpanzé une espèce entièrement protégée par l’annexe 1 de la convention CITES.

La pêche illégale

La pêche fournit nourriture et emplois et contribue au bien-être économique de nombreuses personnes à travers le monde. Avec une population mondiale qui ne cesse de croître et des pénuries alimentaires qui persistent, les produits de la pêche sont indispensables à la réalisation de la sécurité alimentaire. Malgré les efforts des états pour assurer la durabilité des ressources halieutiques, celles-ci sont mises en danger par la pêche illicite et illégale. Il est donc plus qu’urgent de la combattre.

Le poisson et les produits de la mer font partie des denrées alimentaires les plus commercialisés et consommés dans le monde. Plus de 800 millions de personnes dans le monde dépendent de la pêche comme moyen de subsistance selon le WWF.

Les produits de la mer représentent une importante source de protéines, alternative à la viande en ce qui concerne les protéines animales. Pour 1,4 milliard de personnes, ils constituent même le principal apport en protéines avec 20 % de l’alimentation totale. Ces cinquante dernières années, la consommation de produits de la mer a doublé dans le monde, passant de 10 kilos par personne en 1960 à plus de 20 kilos en 2014 par an, d’après un rapport de la FAO paru en 2016. A cela s’ajoute l’augmentation de la population mondiale qui est passée de 3 milliards en 1960 à un peu plus de 7 milliards en janvier 2020 (d’après le magazine Notre Planète Info). Ce gros appétit mondial pour les produits de la mer et la manne financière qu’elle génère attire les trafiquants qui ont pris pour cible principales les eaux des pays en voie de développement.

Dans le golfe de Guinée, selon le magazine 360 Afrique, 40 % du poisson pêché l’est de façon illicite, et l’on estime à plus de 1,3 milliard de dollars (1,2 milliard d’euros) le manque à gagner annuel pour les pays de la région. En effet, les abondantes ressources halieutiques de la zone attirent des prétendants du monde entier, prêts à traverser le globe pour venir pêcher au large des côtes d’Afrique de l’Ouest. Cette partie du continent est devenue une zone sensible pour les grands navires commerciaux venus d’Asie, de Chine principalement, mais aussi beaucoup d’Europe de l’Est, de Russie notamment.

La pêche INN a de nombreuses conséquences environnementales. En effet, elle participe à la surexploitation des océans et à la destruction des écosystèmes notamment des récifs coralliens. Elle occasionne aussi le trafic et le massacre de certaines espèces maritimes protégées car sans restriction de captures, les ressources sont exploitées au maximum, pour la plupart avec des engins de pêche destructifs qui détériorent considérablement les écosystèmes marins. Certains pêcheurs illégaux utilisent des techniques interdites (pêche aux explosifs, au poison avec des mailles de filets ne respectant souvent pas les normes requises).

Quelques fois, les pécheurs illégaux vendent directement le fruit de leur pêche sur le marché local. Il y a aussi les cas dans lesquels les pécheurs illégaux vendent directement une partie de leur pêche en mer pour éviter de payer les taxes. Cette pratique est appelée transbordement.

En plus des eaux et des côtes Africaines peu surveillées, la corruption représente aussi un élément important à la réalisation de ce trafic. La complicité de fonctionnaires permet aux navires de pêche d’agir en toute impunité en achetant des licences de pêche irrégulièrement et d’éviter d’être pénalisés en payant des dessous de table.

Les principales victimes de l’INN sont les états (pour le manque à gagner en taxes et le retard dans leur développement économique), les pêcheurs locaux dont les eaux s’appauvrissent, et les populations qui perdent leur sécurité alimentaire. Selon le WWF, les populations marines ont chuté de moitié (49%) entre 1970 et 2012.

La pêche INN est encore plus problématique qu’elle empêche les pays de bien gérer leurs stocks de produits de la mer et ainsi d’avoir une industrie durable de la pêche. Le caractère illicite de cette pêche rend difficile l’évaluation précise des prises et donc d’établissement de plans de gestion des stocks. Si rien n’est fait, ce phénomène risque de s’intensifier avec les conséquences désastreuses que nous avons évoquées.

Afin de combattre la pêche INN, les états de la région s’organisent. Cela a permis de mettre la main sur un nombre important de bateaux clandestins. En effet, de 2014 à 2020, ce sont plus d’une vingtaine d’arrestations qui ont été effectués par les gardes côtes des pays de la région. En effet, c’est en cela qu’en 2014 deux bateaux de pêche industrielle chinois ont été arraisonnés par la marine ivoirienne alors qu’ils exerçaient illégalement leur activité dans les eaux territoriales de Côte d’Ivoire a indiqué l’AFP.

L’Etat Ivoirien a pris des mesures claires concernant la pêche dans ses eaux. Il s’agit de la loi n° 2016-554 du 26 juillet 2016 relative à la pêche et à l’aquaculture abrogeant loi n° 86-478 du 1er juillet 1986, relative à la pêche. La Côte d’Ivoire a même durci sa peine pour toute personne reconnue coupable de pêche INN, allant de 1 à 5 ans et une amende allant de 50 à 300 millions de francs CFA.

Une journée internationale de lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée a été instituée chaque 5 juin depuis 2017 par les états membres de la FAO.

Un trafiquant d’ivoires mis aux arrêts à Abidjan

Un présumé trafiquant opérant dans le commerce illégal de l’ivoire a été interpellé, le 15 octobre 2020, en possession de trois statues et de neuf bracelets en ivoire. L’arrestation a été possible grâce à la collaboration des éléments de l’Unité de lutte contre la Criminalité Transnationale (UCT) et de la Direction de la Police Forestière et de l’Eau (DPFE), avec l’assistance technique du projet EAGLE-Côte d’Ivoire. Il a été arrêté jeudi dernier au moment de passer à la vente de sa contrebande faunique dans la commune d’Attécoubé.

Le suspect, vivant à Bouaké est descendu avec sa marchandise jusqu’à Abidjan afin d’effectuer sa transaction illégale. Arrêté pour flagrant délit de détention, de circulation et de la commercialisation illégale de produits fauniques, le prévenu a été placé garde à vue puis a été déféré au parquet du tribunal d’Abidjan-Plateau, le mardi 20 octobre 2020. S’il est reconnu coupable, il risque une peine de prison allant de 2 à 12 mois assortie d’une amende de 3000 à 300.000 FCFA. Des peines jugées encore trop légère par la société civile, rendent la loi faunique dans le pays peu dissuasif.
Pour y remédier, le Ministère des Eaux et Forêts procède à la révision de la loi faunique avec ses partenaires.
Si la nouvelle loi est adoptée, un trafiquant d’ivoire pourrait par exemple désormais être puni d’une peine d’emprisonnement allant de 10 à 20 ans et d’une amende de 10.000.000 à 100.000.000 francs CFA ou de l’une des deux peines pour toute infraction liée à la future législation.
Le commerce international de l’ivoire est déclaré illégal depuis 1989, mais les populations d’éléphants d’Afrique continuent de décroître. Chaque année, 20 000 à 30 000 éléphants sont tués pour leurs ivoires, selon le Fonds mondial pour la nature (WWF) ; équivalent entre 50 à 80 par jour. L’espèce ne compte plus que 415 000 individus en Afrique, contre 3 à 5 millions au début du siècle dernier. En Côte d’Ivoire, ce sont plus de 1139 qui ont été dénombrés dans 26 habitats selon les rapports réalisés entre 1987 et 2000. Aujourd’hui le nombre d’individu ne dépasse guère les 300 d’après de récentes estimations.
Deux grands facteurs sont considérés comme étant la cause de cette baisse drastique de l’effectif des éléphants : d’une part, l’accroissement du braconnage lié à la forte demande internationale de l’ivoire et d’autre part, l’exploitation abusive des ressources naturelles nécessaires aux éléphants du fait de l’agriculture industrielle et des occupations anarchiques de leur habitat. Le commerce illégal de défenses d’éléphant est malheureusement en constante augmentation et pèse 3 milliards de dollars (soit près de 2000 milliards de franc CFA) par an avec pour principal marché l’Asie du Sud Est, avec notamment la Chine et le Vietnam comme principaux acheteurs.