Lutte contre le trafic d’espèces protégées/Un mauvais vent souffle contre les trafiquants

Le deuxième semestre de l’année dix-sept marque un tournant décisif dans la lutte contre le trafic d’espèces intégralement protégées en Côte d’Ivoire. Onze individus tel est le nombre total de trafiquants arrêtés, puis écroués par la justice ivoirienne.

Les trafiquants en mauvaise posture ?  En tout cas, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’avec ces arrestations et emprisonnements, c’est incontestablement un mauvais vent qui souffle désormais à l’encontre des trafiquants en Côte d’Ivoire en ce qui concerne la lutte contre le trafic d’espèces protégées. Du mois de mai à juillet 2017, trois opérations majeures ont été menées par les autorités en étroite collaboration avec EAGLE-Côte d’Ivoire dans la capitale économique Abidjan. Avec à la clé, onze arrestations de gros trafiquants. D’abord la première opération de mai a conduit à l’arrestation de trois gros trafiquants de 42,5 kg d’ivoires et de 7 peaux de panthères. Le mois suivant, l’état de Côte d’ivoire à travers sa justice, a frappé fort en condamnant deux trafiquants de bébé chimpanzés à 6 mois d’emprisonnement ferme. Pour finir, la dernière semaine du mois de juillet est notée comme une date importante dans la lutte contre la criminalité faunique dans le pays. Huit individus ayant fait de leur spécialité, la chasse, la collecte, et la vente d’écailles de pangolins ont été mis aux arrêts. C’était lors d’une opération gigantesque menée le 26 juillet 2017 par les agents de l’unité de lutte contre la criminalité transnationale organisée (UCT). Cette opération a marqué la fin d’une longue activité illégale pour ces individus arrêtés. Depuis lors, ces trafiquants fauniques ont été entendus puis conduits à la maison d’arrêt de correction d’Abidjan (MACA) où ils attendent jugement.

Le Projet EAGLE-Côte d’Ivoire, spécialisé dans le lutte contre le trafic d’espèces protégées dont son assistance technique permet aux autorités ivoiriennes de lutter efficacement contre le fléau ; s’est dit satisfait de l’avancée notable en matière de lutte, d’arrestation et de condamnation de trafiquants fauniques.

« C’est encourageant pour la suite…c’est le lieu de féliciter la justice et de les encourager davantage à ceux que les efforts conjugués de tous puissent freinent le trafic en Côte d’Ivoire » a affirmé avec satisfecit EAGLE-Côte d’Ivoire.

Tous ces individus incarcérés risquent une peine d’emprisonnement allant de deux mois à 1 an ferme avec trois cent mille francs (300.000fcfa) si l’on se réfère à la loi Numéro 65-255 du 04 août 1965 relative à la protection de la faune et à l’exercice de la chasse. « La peine est trop réduite …, il faut que le législateur révise cette loi vielle de cinquante-deux ans. A cause de ces trafiquants cupides, on a quasiment plus d’éléphant dans notre pays… Quand on sait que notre emblème est le pachyderme. » s’est agacé Assaré Koffi Djoni, un pro-environnemental. Il ya de quoi à être justement agacé. Tenez par exemple, les statistiques effroyables sur l’espèce éléphant. Inscrit sur la liste des espèces menacées de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), l’on comptait au début du XXe siècle, 20 millions d’éléphants en Afrique. Leur nombre est tombé à seulement 1,2 million en 1980 et tourne autour de 500.000 éléphants aujourd’hui.

Présent dans neuf pays d’Afrique, le réseau EAGLE a permis l’arrestation de près de deux mille (2000) trafiquants opérant dans le trafic d’espèces intégralement protégées. Parmi eux, plus de la moitié ont été sévèrement condamnés selon les lois en vigueur dans les pays.

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