Bondoukou: Un braconnier, trafiquant d’ivoire mis aux arrêts et condamné à 18 mois de prison ferme

Kambou Sansan Issouf, un trafiquant d’animaux spécialisé dans l’abattage d’éléphant et le commerce de l’ivoire a été interpellé le lundi 21 mars 2022 à Bondoukou, localité située à l’est de la Côte d’Ivoire au moment où il s’apprêtait à écouler son butin de chasse dans un restaurant.  Ce dernier a été interpellé avec en sa possession cinq défenses d’ivoire et une queue d’éléphant. Cette arrestation a été possible grâce au fruit de la collaboration entre l’Unité de lutte contre la Criminalité Transnationale Organisée (UCT), la Direction de la Police forestière et de l’Eau du Ministère des Eaux et Forêts (DPFE-MINEF), l’Office ivoirien des Parcs et Réserves (OIPR) et EAGLE-Côte d’Ivoire dont ils ont bénéficié l’assistance technique.

Le braconnier, trafiquant arrêté en flagrant délit de détention et de tentative de commercialisation de pointes d’ivoires à Bondoukou est un spécialiste en la matière. Il procède à la chasse des éléphants depuis 2013 au sein du parc national de la Comoé. Les ivoires et la queue d’éléphant saisis sont en effet, le fruit du braconnage d’éléphants qu’il effectue au sein du parc national de la Comoé situé à une centaine de kilomètres de la ville de Bondoukou.

C’est en début de l’après-midi du lundi 21 mars 2022 que les hommes de l’UCT, de la DPFE-MINEF et ceux de l’OIPR avec l’appui technique de EAGLE – Côte d’Ivoire, une ONG spécialisée dans la lutte contre le trafic des espèces animales sauvages protégées sont arrivées au sein d’un restaurant où était retranché le trafiquant avec les ivoires. L’assaut a été mené au moment où Kambou Sansan Issouf s’apprêtait à écouler son butin de chasse. Au total cinq pointes d’ivoires et une queue d’éléphant ont été saisies.

L’opération terminée, le trafiquant a été conduit à la Préfecture de police de Bondoukou pour être gardé à vue et auditionné. Il a été par la suite déféré devant la Section du Tribunal de Bondoukou le mercredi 23 mars 2022, pour abatage d’éléphants dans un parc national et commercialisation d’ivoires. Le jeudi 24 mars 2022, Kambou Sansan Issouf a été jugé par le Tribunal de Première instance de Bondoukou et reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés. Il a été condamné à une peine d’emprisonnement ferme de 18 mois, et à 500.000 francs CFA d’amende pour les infractions d’abattage d’éléphants dans un parc national et de commercialisation d’ivoires.

Pour rappel, la loi faunique ivoirienne est loin d’être dissuasive alors que la situation des espèces animales sauvages protégées est de plus en plus alarmante, notamment celle des éléphants, tués pour leurs ivoires. Pour le cas actuel, c’est au moins trois éléphants qui ont été tués pour avoir 5 pointes d’ivoires. Le commerce international de l’ivoire est déclaré illégal depuis 1989, mais les populations d’éléphants d’Afrique continuent de décroitre. Chaque année 20.000 à 30.000 éléphants sont tués pour leurs ivoires, selon le Fonds mondial pour la nature (WWF) ; équivalent de 50 à 80 individus par jour. L’espèce ne compte plus 415.000 pachydermes en Afrique, contre 3 à 5 millions au début du siècle dernier.

D’après le rapport de 2016 sur le statut des éléphants africains, il resterait à peine 10.000 éléphants dans toute l’Afrique de l’Ouest, et entre 200 et 600 éléphants en Côte d’Ivoire, dont une centaine dans le parc National de la Comoé, une population encore très fragile qui aura besoin de plusieurs années pour se reconstituer.

Deux grands facteurs sont considérés comme étant la cause de cette baisse drastique de l’effectif des éléphants : d’une part, l’accroissement du trafic illégal d’animal lié à la forte demande internationale de l’ivoire et d’autre part, l’exploitation abusive des ressources naturelles nécessaires aux éléphants du fait de l’agriculture industrielle et des occupations anarchiques de leur habitat. Le commerce illégal de défenses d’éléphant est malheureusement en constante augmentation et pèse trois milliards de dollars américain (soit près de 2.000 milliards de francs CFA) par an avec pour principal marché l’Asie du Sud-est, avec notamment, la Chine et le Vietnam comme principaux acheteurs.

Côte d’Ivoire : Deux présumés trafiquants d’animaux arrêtés avec des peaux de lion, d’hyène et de crocodile

Deux présumés trafiquants spécialisés dans le commerce illégal de peaux d’animaux ont été mis aux arrêts à Abidjan. Ils ont été arrêtés le mardi 12 octobre 2021 dans la commune d’Abobo avec en leur possession des peaux d’espèces protégées, notamment, une très rare peau de lion. Cette arrestation a été possible grâce à la collaboration de l’Unité de lutte contre la Criminalité Transnationale (UCT), du Ministère des Eaux et Forêt (MINEF) et de l’appui technique de EAGLE Côte d’Ivoire, une ONG, spécialisée dans la lutte contre le trafic des espèces protégées.

Deux personnes spécialisées dans le commerce illégal de peaux d’animaux protégés ont été arrêtées le mardi 12 octobre 2021 dans la commune d’Abobo. L’assaut a été mené dans la matinée du mardi par les éléments de l’UCT au moment où l’un des présumés trafiquants s’apprêtait à écouler la marchandise. Il a été pris en flagrant délit de possession d’une peau d’hyène et de lion qu’il tentait de vendre dans les encablures du grand marché d’Abobo, où il a l’habitude de vendre ses peaux d’animaux.

Des perquisitions sur un étal lui appartenant au grand marché d’Abobo permettent de saisir une peau de crocodile, une peau de python, une peau de ratel, et une peau de civette. A cet endroit, une personne est interpellée. Il s’agit d’une dame âgée de plus de 65 ans qui détenait 3 sacs contenant des caméléons séchés, des peaux de rats, des crapauds séchés et de peaux de hérissons. Les deux présumés trafiquants ont été conduits à l’UCT, pour une garde à vue et une audition. D’après les premiers éléments, la dame interpellée n’est pas à sa première détention de peaux d’animaux. Elle vend régulièrement au grand marché d’Abobo, des animaux séchés et fréquemment des peaux d’animaux qui bien souvent, figurent dans la liste des espèces protégées. D’ailleurs, c’est à elle qu’appartient les peaux de lion et d’hyène mis en vente.

Les produits ont été acquis illégalement au Nigéria pour être acheminés en Côte d’Ivoire dans le but d’être vendus. Elle commet ainsi, une infraction à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) en important les peaux d’animaux (lion, hyène) et les caméléons. Convention à laquelle, la Côte d’Ivoire, a ratifié depuis 27 ans (1994). A cette infraction, s’ajoute, l’infraction à la loi ivoirienne. Car le lion fait partie des espèces entièrement protégées par l’annexe I de la loi n°94-442 du 16 août 1994 portant modification de la loi n° 65-255 du 04 août 1965 relative à la protection de la faune et à l’exercice de la chasse. La peau de crocodile retrouvée dans les mains du premier interpellé est également une infraction car le crocodile fait partie des espèces intégralement protégées par la loi citée ci-dessus.

Le ratel, l’hyène et le python font quant à eux, parties de la liste des animaux partiellement protégés par l’annexe II de la loi ivoirienne n°94-442 du 16 août 1994 portant modification de la loi n° 65-255 du 04 août 1965 relative à la protection de la faune et à l’exercice de la chasse.

Les deux présumés trafiquants ont été déférés devant le parquet du Tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau le vendredi 15 octobre 2021. L’affaire les concernant, a été mise en flagrant délit. Ils sont placés sous mandat de dépôt. Si ces présumés trafiquants sont reconnus coupables des faits qui pèsent contre eux, à savoir : détention et commercialisation de produits issus de la faune, ils risquent une peine de réclusion comprise entre deux et douze mois assortis d’une amende allant de 3000 F CFA à 300.000 F CFA. Une peine jugée peu dissuasive par l’ONG EAGLE Côte d’Ivoire en comparaison aux lois des pays de la sous-région. L’ONG milite à cet effet pour la réforme de la loi. Les choses sont en bonne voie en la matière, car un avant-projet de loi relative à la faune devrait être sur la table de l’Assemblée nationale les temps à venir.

Faut-il, le rappeler, la peau du lion trouvée chez les trafiquants était un jeune lion qui n’a pas eu le temps de se reproduire. Ce qui démontre clairement que, les trafiquants sont sans scrupules et sont appâtés uniquement par le gain d’argent. Selon l’ONG Panthera, spécialisée dans la protection des grands félins, la survie des lions est menacée. Un rapport de l’ONG datant de 2014 conclut que les lions Africains sont proches de l’extinction dans toute l’Afrique de l’Ouest. Autrefois, les populations s’étendaient de manière continue du Sénégal au Nigéria, mais ce rapport estime à 250 le nombre de lions adultes, répartis en quatre populations très menacées. Une seule d’entre elles contient plus de 50 lions, précise l’ONG, ce qui fait peser de lourdes craintes quant à la survie de leur espèce.

A ces 250 adultes en âge de se reproduire s’ajoutent 150 lions plus jeunes et lionceaux, estime Panthera à l’issue d’un programme de recensement des lions, qui a duré six années. Toujours selon Panthera, seuls cinq pays de la sous-région comptent encore des populations de lions. Quelque 90% des 400 félins ont été comptabilisés dans la réserve de W-Arly-Pendjari, à la frontière du Bénin, du Burkina Faso et du Niger. Les lions ont complètement disparu de la Côte d’Ivoire, de la Gambie, de la Guinée-Bissau, du Mali, de la Mauritanie et de la Sierra Leone et probablement aussi du Ghana et de la Guinée.

La nature étant interdépendante, la perte rapide des lions pourrait engendrer un dysfonctionnement de l’écosystème. En effet, on pourrait assister à un accroissement du nombre d’animaux se nourrissant des feuilles d’arbres et d’arbustes. Ce phénomène perturbera alors la croissance de la végétation et affectera les oiseaux et les petits mammifères. Aussi, le lion permet d’éviter une surpopulation des herbivores, ce qui permet à la flore forestière de se développer davantage et de stocker plus de dioxyde de carbone (le principal gaz à effet de serre), pour lutter davantage contre le réchauffement climatique.

En dehors de l’aspect environnemental, le lion représente un grand symbole dans les sociétés africaines. Il représente symboliquement le pouvoir, la force, la virilité, la fécondité, l’intelligence, l’adresse, le courage, la ruse, l’habileté, la vitesse… Dès lors, la perte rapide de cet animal hautement symbolique et ancré dans les cultures pourrait constituer une pièce manquante dans le maillon de la culture. Surtout que, les générations futures risquent de ne pas le connaître. Ce qui bien évidemment, constituera une énorme perte culturelle.

Arrestation de 5 trafiquants avec 60 défenses d’ivoire

Cinq trafiquants opérants dans le commerce illégal de l’ivoire ont été interpellés ce vendredi 26 Février 2021 à Abengourou. Ces hommes ont été arrêtés avec en leur possession 60 défenses d’ivoire pour un total de 114 kilogrammes. Cette arrestation a été possible grâce aux agents de l’Unité de lutte contre la Criminalité Transnationale (UCT), du ministère des eaux et forêts (MINEF) avec l’assistance technique de EAGLE Côte d’Ivoire.

         Le vendredi 26 février 2021, cinq trafiquants spécialisés dans le trafic et la vente d’ivoire ont été arrêtés en flagrant délit de détention pointes d’ivoire à Abengourou à l’Est de la Côte d’Ivoire. C’est en début d’après-midi, ce 26 février que les hommes de l’UCT et ceux du MINEF avec l’appui technique de EAGLE-CI sont arrivés dans de la ville où étaient retranchés les trafiquants avec les ivoires. L’assaut à été, les trafiquants ont été pris. Une importante quantité d’ivoire a été saisie sur place, il s’agit de 60 pointes d’ivoires, le tout pour un poids total de 114 kilogrammes. Les ivoires saisis proviendraient essentiellement de certains pays voisins à la Côte d’Ivoire. Un fait qui soulève la grande question de la porosité de nos frontières terrestres. En effet, ces hommes appartiennent à un réseau international de trafic d’ivoire avec des connexions dans certains pays de la sous-région ouest africaine. A chaque personne, une tache particulière. Chacune des cinq personnes interpellées a joué un rôle important dans l’achat et le convoyage des ivoires à Abengourou. Sur les cinq, il y en avait trois qui avaient passé la frontière pour se rendre au Togo, là-bas, ils n’ont obtenu que 32 kg. La quantité, jugé insuffisante, deux hommes faisant parti du premier voyage se sont rendus à la frontière du Mali et du Burkina-Faso ou ils auront cette fois 82 kg. Ce qui a donné un poids total de 114 kg qu’ils ont stockés d’abord à Niablé avant de les convoyer par la suite à Abengourou ou ils se sont faits arrêter. C’était donc un groupe organisé qui connaissait les arcanes de ce trafic, au sein duquel nous avons des financiers, des démarcheurs qui sont aussi chargés de faire passer leur colis aux frontières. Une fois sur place, il y avait un qui était chargé du transport local et un autre du stockage.

Après leurs arrestations, ces trafiquants ont étés conduits au siège de l’UCT à Abidjan pour être gardé à vue et subir un interrogatoire. Ils ont été par la suite déférés devant le tribunal de première instance d’Abengourou le 3 Mars 2021 pour y subir un procès. Ils ont été inculpés pour trafic d’espèces protégées et association de malfaiteurs.

Ces hommes pourraient donc être condamnés une peine de prison allant  d’un an  à cinq ans de prison (selon l’article 203 du code pénal) et une amende comprise entre 3000 F et 300.000 F CFA.

Pour rappel, il faut savoir que la loi faunique ivoirienne est loin d’être dissuasive alors que la situation des espèces protégées est de plus en plus alarmante notamment celle des éléphants, tués pour les ivoires. Pour le cas actuel, sachons que pas moins de 30 éléphants ont été tués pour avoir ces 60 pointes d’ivoires.  En Côte d’Ivoire, ce sont plus de 1139 qui ont été dénombrés dans 26 habitats selon les rapports réalisés entre 1987 et 2000. Aujourd’hui le nombre d’individu ne dépasse guère les 300 selon un rapport de l’Union International pour la Conservation de la Nature publié en 2016. La situation est d’autant plus alarmante qu’en Afrique ce sont près de 50 à 80 éléphants qui sont tués chaque jour. Ce qui donne un chiffre de 20.000 à 30.000 pachydermes tués chaque année. La population d’éléphant est donc passée de 3 à 5 millions de têtes au début du siècle dernier à 415.000 aujourd’hui selon le Fond Mondial pour la Nature (WWF). Pourtant le commerce international de l’ivoire étant déclaré illégal depuis 1989.  

4 Trafiquants spécialisés dans le commerce illégal d’ivoires sculptés mis aux arrêts

Le 16 Février 2021, quatre présumés trafiquants spécialisés dans le commerce illégal d’objets en ivoire sculptés ont été mis aux arrêts à Abidjan.  Ils ont été arrêtés dans la commune de Koumassi (Abidjan) avec en leur possession des pièces d’ivoires sculptées. Cette arrestation a été possible grâce à la collaboration de l’UCT (Unité de lutte contre la Criminalité Transnationale organisée) et du MINEF (Ministère des Eaux et Forêt) avec l’appui technique de EAGLE Côte d’Ivoire.

Quatre personnes ont été arrêtées ce mardi 16 février 2021 à Abidjan dans la commune de Koumassi avec une importante quantité d’ivoire sous formes de pièces sculptées et bijoux. Il s’agit d’une lampe, des bracelets, des petites statuettes de tête de bouddha, des chapelets, le tout en ivoire. Le lieu de stockage était un atelier de sculpture situé non loin du marché Djê Konan toujours à Koumassi. Les agents de l’UCT et du MINEF avec l’assistance technique d’EAGLE-CI lancent une attaque sur le lieu où se trouvent les pièces et constatent effectivement la présence de pièces d’ivoires sculptées. Les trois personnes trouvées sur les lieux sont maitrisées et arrêtées en flagrant délit de possession d’ivoire après une tentative de fuite. D’autres personnes présente sur le lieu sont aussi maitrisées mais relâchées après qu’elles aient prouvé ne rien avoir avec les pièces d’ivoires présentes. Le premier magasin (celui du principal suspect) fouillé a permis de mettre la main sur 56 bijoux en ivoire. Il utilise, en effet, son atelier et son métier de sculpteur comme une sorte de couverture à son activité illégale de trafiquant. Une quatrième personne a été arrêtée suite à une fouille dans le deuxième atelier (un magasin commun comme le premier d’ailleurs) qui est voisin au premier magasin qui servait de lieu de stockage. A l’intérieur de son atelier, les agents ont découvert après la fouille, une malle dans laquelle se trouvaient des pièces en ivoire sculptés. Il y avait des peignes et des bracelets en ivoire ainsi que des dents de phacochère. Ce sont au total 166 pièces d’ivoires sculptées (bijoux y compris) qui ont étés saisies dans les deux magasins perquisitionnés. Après les auditions à l’UCT, la quatrième personne arrêtée a finalement été relâchée car la propriété des pièces d’ivoires trouvées dans la malle à l’intérieur du magasin n’a pu être établie.

Il faut rappeler que ces personnes arrêtées pratiquent elles toutes la sculpture à la base mais elles mèneraient d’autres activités de trafiquants de produits issus de la faune. Elles appartiendraient à un vaste réseau de trafic d’ivoire qui va au-delà des frontières de la Côte d’Ivoire.

Après leur arrestation, tous les trois trafiquants étés conduits à l’UCT pour une garde à vue et être auditionnés avant leur déferrement devant la justice. Ils ont été donc déférés ce lundi 22 février 2021 au parquet pour subir un procès. L’affaire les concernant a été mise en flagrant délit. Ils sont placés sous mandat de dépôt. Si ces présumés trafiquants sont reconnus coupable des faits qui pèsent contre eux, à savoir : détention et commercialisation de produits issus de la faune, ces hommes risquent une peine de réclusion comprise entre deux et douze mois assortis d’une amende allant de 3000 F CFA à 300.000 F CFA. Une peine peu dissuasive pour les trafiquants et par rapport à la situation chaotique dans laquelle se trouve les éléphants.

Pour rappel, le commerce international de l’ivoire est déclaré illégal depuis 1989, mais les populations d’éléphants en Afrique sont en baisse. Ce sont chaque année, près de 20 000 à 30 000 éléphants qui sont tués pour leurs ivoires, selon le Fonds Mondial pour la Nature (WWF). Ce qui équivaut à entre 50 à 80 éléphants tués par jour. L’espèce ne compte plus que 415 000 individus en Afrique, contre 3 à 5 millions au début du siècle dernier.  En Côte d’Ivoire, ce sont plus de 1139 qui ont été dénombrés dans 26 habitats selon les rapports réalisés entre 1987 et 2000. Aujourd’hui le nombre d’individu ne dépasse pas les 300 d’après de récentes estimations.

Deux trafiquants de chimpanzé mis aux arrêts

Les jeudi 10 et samedi 12 décembre 2020, une vendeuse de chimpanzé et son fournisseur ont été arrêtés par l’UCT (Unité de lutte contre la Criminalité Transnationale) et le MINEF (Ministère des Eaux et Forêts) avec l’appui technique d’EAGLE-Côte d’Ivoire à Abidjan. Le chimpanzé d’Afrique de l’Ouest est une espèce en danger critique d’extinction, selon l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) dont la détention et la commercialisation sont strictement interdites.

Le jeudi 10 décembre dernier, les équipes de l’UCT et du MINEF avec un appui technique d’EAGLE arrivent à retrouver les traces d’une dame de 43 ans recherchée pour vente d’animaux protégés. Les équipes mises en place, l’assaut est lancé sur le domicile la dame dans un quartier de Marcory. Elle est arrêtée en flagrant délit de vente d’un bébé chimpanzé d’Afrique de l’ouest et conduit à l’UCT. En plus du chimpanzé, elle possédait chez elle, d’autres animaux notamment deux guib harnachés et une civette, Rappelons que le chimpanzé d’Afrique occidentale est une espèce entièrement protégée.

Après quelques temps, la piste de son fournisseur a été rapidement retrouvée. Ce dernier s’avère être un trafiquant majeur d’espèces protégées depuis des années. Selon des informations, il serait présent à Koumassi. Les équipes se mettent en place et après plusieurs heures de filature, le samedi 12 décembre dernier, l’opération d’arrestation est lancée. Le fournisseur est arrêté non loin de son magasin de vente ou il y possède plusieurs cages qui contenaient diverses espèces d’oiseaux, des oies, des paons, des mangoustes. Il y est conduit, les équipes y récupèrent quelques cages contenant 8 perroquets timneh, une espèce protégée par la convention CITES (Convention sur le commerce International des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction) en son annexe 1 qui traite des espèces menacées d’extinction à court terme dont le commerce est interdit.  

La détention et la vente des chimpanzés et des timneh (des espèces entièrement protégées) sont interdites par l’Etat Ivoirien. Cette interdiction est perceptible à travers la loi numéro 65-255 du 04 août 1965 modifiée et complétée par la loi numéro 94-445 du 16 août 1994 relative à la protection de la faune et à l’exercice de la chasse. Les deux prévenus ont été déférés le mercredi 16 décembre 2020 et placés sous mandat de dépôt. L’affaire pour laquelle ils sont poursuivis a été classée ‘’flagrant délit’’, Ils seront donc jugés dans quelques jours. S’ils sont donc reconnus coupable des chefs d’accusations qui pèsent contre eux à savoir : infraction à la législation sur la faune ; détention, transport et commercialisation d’espèces protégées ils risqueraient entre deux (2) à douze (12) mois d’emprisonnement avec une amende allant de 3000 F CFA à 300.000 F CFA chacun. Une peine et une amende que l’on pourrait juger trop faible comparativement aux revenus que ces trafiquants engrangent dans leurs activités de commercialisation d’animaux notamment de chimpanzés.

A cet effet, Sarah Crawford, Directrice de l’ONG Akatia (Organisation pour la conservation des chimpanzés) affirmait : « il faut d’abord empêcher les gens d’acheter les chimpanzés ». Et ce, parce que le chimpanzé n’est pas un animal de compagnie. Il reste un animal sauvage très dangereux et souvent agressif qui à l’âge adulte peut peser jusqu’à 60 Kg. La plupart des gens qui possèdent illégalement des chimpanzés sont obligés de s’en débarrasser une fois grand car ils deviennent ingérables. Elle poursuit encore en disant : « pour un bébé chimpanzé capturé, c’est un groupe d’au moins 6 à 10 individus tués ». Ce qui dénote de la gravité de la situation dans laquelle se trouve les chimpanzés. A ce rythme, si rien n’est fait, la population de chimpanzé restante risquerait de disparaitre de l’Afrique occidentale. De façon générale, estimée à près de deux (2) millions d’individus au 20ème siècle, la population de chimpanzé ne dépasse pas aujourd’hui les 500.000 têtes selon le World Wildlife Fund (WWF). En Afrique de l’ouest, les chimpanzés étaient au nombre de 65000 individus au début des années 90. Entre 1990 et 2014, cet effectif a baissé de 80% selon le magazine Mammifères Africains. Il resterait donc à ce jour moins de 13000 chimpanzés d’Afrique occidentale. Selon Sarah Crawford, la Côte d’Ivoire comptait entre 8000 et 12000 chimpanzés, il y a 29 ans. Aujourd’hui, on n’en dénombre moins d’un millier. Ce qui fait du chimpanzé une espèce entièrement protégée par l’annexe 1 de la convention CITES.