4 Trafiquants spécialisés dans le commerce illégal d’ivoires sculptés mis aux arrêts

Le 16 Février 2021, quatre présumés trafiquants spécialisés dans le commerce illégal d’objets en ivoire sculptés ont été mis aux arrêts à Abidjan.  Ils ont été arrêtés dans la commune de Koumassi (Abidjan) avec en leur possession des pièces d’ivoires sculptées. Cette arrestation a été possible grâce à la collaboration de l’UCT (Unité de lutte contre la Criminalité Transnationale organisée) et du MINEF (Ministère des Eaux et Forêt) avec l’appui technique de EAGLE Côte d’Ivoire.

Quatre personnes ont été arrêtées ce mardi 16 février 2021 à Abidjan dans la commune de Koumassi avec une importante quantité d’ivoire sous formes de pièces sculptées et bijoux. Il s’agit d’une lampe, des bracelets, des petites statuettes de tête de bouddha, des chapelets, le tout en ivoire. Le lieu de stockage était un atelier de sculpture situé non loin du marché Djê Konan toujours à Koumassi. Les agents de l’UCT et du MINEF avec l’assistance technique d’EAGLE-CI lancent une attaque sur le lieu où se trouvent les pièces et constatent effectivement la présence de pièces d’ivoires sculptées. Les trois personnes trouvées sur les lieux sont maitrisées et arrêtées en flagrant délit de possession d’ivoire après une tentative de fuite. D’autres personnes présente sur le lieu sont aussi maitrisées mais relâchées après qu’elles aient prouvé ne rien avoir avec les pièces d’ivoires présentes. Le premier magasin (celui du principal suspect) fouillé a permis de mettre la main sur 56 bijoux en ivoire. Il utilise, en effet, son atelier et son métier de sculpteur comme une sorte de couverture à son activité illégale de trafiquant. Une quatrième personne a été arrêtée suite à une fouille dans le deuxième atelier (un magasin commun comme le premier d’ailleurs) qui est voisin au premier magasin qui servait de lieu de stockage. A l’intérieur de son atelier, les agents ont découvert après la fouille, une malle dans laquelle se trouvaient des pièces en ivoire sculptés. Il y avait des peignes et des bracelets en ivoire ainsi que des dents de phacochère. Ce sont au total 166 pièces d’ivoires sculptées (bijoux y compris) qui ont étés saisies dans les deux magasins perquisitionnés. Après les auditions à l’UCT, la quatrième personne arrêtée a finalement été relâchée car la propriété des pièces d’ivoires trouvées dans la malle à l’intérieur du magasin n’a pu être établie.

Il faut rappeler que ces personnes arrêtées pratiquent elles toutes la sculpture à la base mais elles mèneraient d’autres activités de trafiquants de produits issus de la faune. Elles appartiendraient à un vaste réseau de trafic d’ivoire qui va au-delà des frontières de la Côte d’Ivoire.

Après leur arrestation, tous les trois trafiquants étés conduits à l’UCT pour une garde à vue et être auditionnés avant leur déferrement devant la justice. Ils ont été donc déférés ce lundi 22 février 2021 au parquet pour subir un procès. L’affaire les concernant a été mise en flagrant délit. Ils sont placés sous mandat de dépôt. Si ces présumés trafiquants sont reconnus coupable des faits qui pèsent contre eux, à savoir : détention et commercialisation de produits issus de la faune, ces hommes risquent une peine de réclusion comprise entre deux et douze mois assortis d’une amende allant de 3000 F CFA à 300.000 F CFA. Une peine peu dissuasive pour les trafiquants et par rapport à la situation chaotique dans laquelle se trouve les éléphants.

Pour rappel, le commerce international de l’ivoire est déclaré illégal depuis 1989, mais les populations d’éléphants en Afrique sont en baisse. Ce sont chaque année, près de 20 000 à 30 000 éléphants qui sont tués pour leurs ivoires, selon le Fonds Mondial pour la Nature (WWF). Ce qui équivaut à entre 50 à 80 éléphants tués par jour. L’espèce ne compte plus que 415 000 individus en Afrique, contre 3 à 5 millions au début du siècle dernier.  En Côte d’Ivoire, ce sont plus de 1139 qui ont été dénombrés dans 26 habitats selon les rapports réalisés entre 1987 et 2000. Aujourd’hui le nombre d’individu ne dépasse pas les 300 d’après de récentes estimations.

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