Un trafiquant d’ivoires mis aux arrêts à Abidjan

Un présumé trafiquant opérant dans le commerce illégal de l’ivoire a été interpellé, le 15 octobre 2020, en possession de trois statues et de neuf bracelets en ivoire. L’arrestation a été possible grâce à la collaboration des éléments de l’Unité de lutte contre la Criminalité Transnationale (UCT) et de la Direction de la Police Forestière et de l’Eau (DPFE), avec l’assistance technique du projet EAGLE-Côte d’Ivoire. Il a été arrêté jeudi dernier au moment de passer à la vente de sa contrebande faunique dans la commune d’Attécoubé.

Le suspect, vivant à Bouaké est descendu avec sa marchandise jusqu’à Abidjan afin d’effectuer sa transaction illégale. Arrêté pour flagrant délit de détention, de circulation et de la commercialisation illégale de produits fauniques, le prévenu a été placé garde à vue puis a été déféré au parquet du tribunal d’Abidjan-Plateau, le mardi 20 octobre 2020. S’il est reconnu coupable, il risque une peine de prison allant de 2 à 12 mois assortie d’une amende de 3000 à 300.000 FCFA. Des peines jugées encore trop légère par la société civile, rendent la loi faunique dans le pays peu dissuasif.
Pour y remédier, le Ministère des Eaux et Forêts procède à la révision de la loi faunique avec ses partenaires.
Si la nouvelle loi est adoptée, un trafiquant d’ivoire pourrait par exemple désormais être puni d’une peine d’emprisonnement allant de 10 à 20 ans et d’une amende de 10.000.000 à 100.000.000 francs CFA ou de l’une des deux peines pour toute infraction liée à la future législation.
Le commerce international de l’ivoire est déclaré illégal depuis 1989, mais les populations d’éléphants d’Afrique continuent de décroître. Chaque année, 20 000 à 30 000 éléphants sont tués pour leurs ivoires, selon le Fonds mondial pour la nature (WWF) ; équivalent entre 50 à 80 par jour. L’espèce ne compte plus que 415 000 individus en Afrique, contre 3 à 5 millions au début du siècle dernier. En Côte d’Ivoire, ce sont plus de 1139 qui ont été dénombrés dans 26 habitats selon les rapports réalisés entre 1987 et 2000. Aujourd’hui le nombre d’individu ne dépasse guère les 300 d’après de récentes estimations.
Deux grands facteurs sont considérés comme étant la cause de cette baisse drastique de l’effectif des éléphants : d’une part, l’accroissement du braconnage lié à la forte demande internationale de l’ivoire et d’autre part, l’exploitation abusive des ressources naturelles nécessaires aux éléphants du fait de l’agriculture industrielle et des occupations anarchiques de leur habitat. Le commerce illégal de défenses d’éléphant est malheureusement en constante augmentation et pèse 3 milliards de dollars (soit près de 2000 milliards de franc CFA) par an avec pour principal marché l’Asie du Sud Est, avec notamment la Chine et le Vietnam comme principaux acheteurs.

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